
Vol 1515 pour Marignane – Part 2
C’est en rendant visite à Elheana en ses Ateliers-Garage-Fourbis-Créatifs etc… que THE idée (prononcez « zi » car, devant une voyelle, le « ze » phonétique de « the » devient « zi »… Ainsi on dira « i’m going to ZE market » mais, à contrario, il sera bienséant de dire « i’d found ZI idiot » sans pour autant que l’on doive changer quoi que ce soit à la chanson de Pierre Perret ou au prénom de la célèbre meneuse de revue, Jeanmaire, qui est, elle, de vieille noblesse : Jeanmaire de Les Jendarmeullaho, de son véritable patronyme… ndlr) ; « ZI » idée, donc, m’est viendue pour plus apumer ces p’tains clefs DU zavion : fallait les attacher à un porte-clefs qu’on pourrait plus apumer !!! Et valà : fallait y penser et pis c’est tout !!! Merci qui ? merci Juju, et pis c’est marre !!!

Suivez le raisonnement : si qu’on apume les clefs pask elles z’ont pas de porte-clefs, c’est pask elles sont PETITES ! (Pask y faut aussi savoir qu’on peut pas avoir de grosses clefs -pour ouvrir les portes et démarrer hein, j’parle pas de la grosse clef anglaise qu’est dans la caisse à outils d’l’avion et qui dans ces cas là sert pas à grand-chose. Pis en plus, si kelles zétaient grosses, ben on pourrait pas les apumer : c’est logique là aussi…). Donc, si kon attache lesdites PETITES clefs à un PETIT porte-clefs, ça servira à rien pask les deux étant PETITS on pourrait tout aussi bien les apumer ENSEMBLE et alors il nous faudrait chercher DEUX trucs PETITS !!!… Notons que, cette fois, étant attachés ensemble, à partir du moment où kon en trouve un on krouve forcément l’autre puisqu’il est attaché au bout de l’autre bout… logique, là encore…
Mais, si kon attache le truc PETIT -les clefs, donc- à un truc GROS -en l’occurrence le porte-clefs- premièrement on a des chances TRES limitées d’apumer TOUT le bazar en même temps et, secondement, même si ça advenait : on retrouverait le GROS truc tout de suite et, automatiquement, subséquemment et dans la foulée, le truc plus PETIT qui s’rait komkidiré attaché à l’autre bout du bout initial = CQFD !!! (Y a des fois où que même que j’mépate moi-même, comme y disent chez Panzani sans Florence Foresti).
Notons, néanmoins, qu’il ne faut PAS attacher les 2 trucs ensemble avec une ficelle, un lacet ou un machin du genre vieille jarretelle de votre trisaïeule qui pourrait rompre ou se dénouer (la jarretelle, pas la trisaïeule -quoi que…- faites un effort aussi, mince quoi, à la fin !), pask dans ce cas là le raisonnement et nos efforts ne vaudraient plus rien et les principes de la démonstration s’annuleraient, mathématiquement parlant. NON : il faut les attacher AVEC une chaine soudée à l’argon avec des maillons de 30, minimum… minimum…
Cette évidence étant acquise comme principe de raisonnement, restait à trouver LE porte-clefs non seulement en adéquation avec la démonstration mais aussi avec le sens inné de l’esthétique, du « beau » et du bienséant si cher à notre Lémonette Kardashianesque…
Un regard tout aussi circulaire que circonspect sur la foultitude d’accessoires trônant en ces lieux et… Alléluia !!! Euréka et toute cette sorte de choses : LA !!! C’était EXACTEMENT « CA » : une magnifique jante chromée de Ford Mustang de 1968 !!! Resplendissante, élégante, racée, stylée, et presqu’aussi callipyge que la Vénus de Brassens mais, surtout, présentant la taille idéale pour LE porte-clefs dont nous avions tant besoin pour ne plus apumer ces p’tains d’clefs dseu p’tain d’zinc !!! (Médekoi allafinkoiflûte !!!). J’enfournais donc le truc sous mon bras et m’éclipsais en lançant à la tite Elhéa-loupinette : « cht’emprunte euss’machin ; j’arpasse plus tard, marsiii, biiizzoouuxxx… », et hop !

Ceci dit, j’eusse tout de même espéré un meilleur accueil de la part de Lémonette, bombardée Chef Pilote de la Compagnie Nokolo Lingua Airlines, après un éphémère mais cependant ô combien constructif Conseil d’Administration sur lequel il nous sera donné de revenir…
Par ce beau matin printanier donc, fraîche, pimpante et radieuse, légère et court vêtue, ayant mis ce jour là pour être plus agile, cotillon simple et souliers plats, votre Juju ainsi troussée (à la première allusion seskuelle c’est l’enclume en pleine gueule direct et sans sommation !!! VU ?) comptait déjà dans sa pensée tout le succès du porte-clefs… Or, il n’en fut rien quand Lémonette la vit !!! La chef fashionisée était à l’heure du thé : « Qui te rend si hardie de troubler mon breuvage ? Mais, dans ton thé, voudras-tu, du lait un nuage ? » me demanda la VIP s’emparant du laitage. « Nan, c’est bon : ça ira » dis-je en sortant ma flasque, d’un fort vieil Armagnac de près de vingt ans d’âge… (J’espère que ces quelques alexandrins de Mirmillon seront appréciés des puristes… -dans le cas contraire se référer à « enclume » ci-dessus…)

Je m’installais donc dans le vaste sofa telle la capitale de la Vulgarie et posais délicatement le porte-clefs à mes côtés en l’attente fébrile mais néanmoins canadienne (la tente…) de la réaction de Lémonette. Celle-ci, au moyen d’une fine serviette en dentelle de Calais (Rousselle) essuya la commissure de ses lèvres rehaussées du dernier « lipstick » d’Estée Lauder et me lança tout de go (et Millau dans l’Aveyron) : « Et c’est quoi ce machin, là ? » en fixant le sublimissime porte-clefs chromé de 42 kg qui trônait à mes côtés…
« Ben… s’t’un un porte-clefs, s’teu blague ! » que j’y répondis tout de go aussi, pk bon hé ho : allapa l’monopolenanplus, namého ! « Tu vois bien ksé pas un piano à queue ni un presse purée à manivelle ! », et je lâchais un soupir d’une grande lassitude…
Interloquée, elle me fixe quelques instants, puis bondit, implose et explose, éclate, fragmente, s’éparpille, se répand, et lance un « DE KOUAAAAA ????? » à faire tressaillir un éléphant aphone énormément… (Pardon !)
« Un por-teu-clééés : pour pus qu’on apume les clefs comme avant, kankon les apumait !… » Et je lui expose par le menu (du jour) mon raisonnement ô combien rationnel et carthaginois (cancalien ? cartésien ? j’a un doute sul pays mais bref…) et frappé au coin du bons sens près de chez vous (je garde le crédit de celle-ci pour ses origines agricoles…).
Lémonette alors, l’air grave tel l’Empereur à la veille d’Austerlitz (la bataille, hein, pas la gare !!!) voire de Jean Carmet devant une bouteille de Chablis, me susurre alors : « ma p’tite Juju, la femme de la pampa, parfois rude, reste toujours courtoise… mais la vérité m’oblige à t’le dire : ton porte-clefs commence à me les briser menu ! »
« Ha ouais ? » que j’réplique : « forcément, ça… quand une idée n’est pô de Médéme Lémonette : Médéme Lémonette fait sa crise !!! Y a que Médéme Lémonette qu’a d’bonnes idées !! ». Le jaune semble virer au vert quand elle se campe (Ô for mio, Ô des espoirs…) littéralement nez à nez avec moi : « Ha ouais ??? Pask Médéme Juju sais tout, hein ? Médéme Juju a la science en fût hein ? Médéme Juju qui colle ses Dewoitine dans les vendors des boutiques mais qui sait tout, hein ? Et qui, en plus, apume les clefs du SEUL appareil en état de vol de la Compagnie !!! Et pan : dans ta mouille ! Son of bitch ! » [litt. = Bruit venant de la plage -Note du traducteur-]

« DAKOUAAAA ??? Pask en plus ca va ête eudma faute si kyia qu’un seul zappareil ? Et les zotes, hein ? Oukisson les zotes ??? Hein, hein ??? Séki kiléza apumés les zotes, hein, hein, hein ???»
« Les zotes = ÇA COMPTE PAS ! La Compagnie ezistait pô et en plus j’étais même pô là donc ça peut pô ête moi ! Et na, et toc ! » assène (Lupin) Lémonette aussi rouge qu’une bouteille de Villageoise 12° sur une plage espagnole au mois d’Août…
« Haaannnnn !!! J’y crois pô mes yeux !!! Komaaaannn kellozeeee (oui, oui = corn flakes) et alors donc, stossi eud’ma faute si les clefs sont si p’tites ? hein, hein ? Et Koman tu fais toi SANS l’porte-clefs pour plus apumer les clefs ??? Haaaa… haha, ha… (kof kof kof brmmm brmmm…) ! »
Silence d’outre-tombe (comme les « mémoires » de l’autre alcoolique congénital malouin traître à l’Empereur et qu’on aurait du pendre par les… heu « choses », vu comme y nous a bien fait ch… jusqu’au Bachot, en plus eusteu fumier là…).
…/…
Du coup : on se rassoite et on vous prout !!!…
(Silence éloquent / Plan à la Sergio Leone / Retour caméra / Moteur : ça tourne !)
Lémonette sort alors un délicat mouchoir en mousseline de Tarare (Naaan ! bande d’incultes : pas un mouchoir en purée lyophilisée à la sauce tartare !!!) et s’éponge délicatement son tit nez ; de concert je sors alors mon grand mouchoir à carreaux offert par Ma Mamie Michèle et me mouche discrètement…
« J’aime la quiétude de Lingua… », murmure alors Lémonette alanguie sur son canapé telle Pauline Bonaparte posant pour David (le peintre, hein, pas le pseudo nageur fumeur de cigare d’Alerte à Malotrue) : « on entend jusqu’ici le doux son de la corne de brume du port de Lingua comme serait le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques… ». Lémon marque une pause et reprend : « scuze-moi, ma Juju, jamsuizemportée… »
Je sors discretoss le bout du mouchoir que j’avais dans ma narine gauche et renchéris « Nan, nan ma Lémonette, c’est d’ma faute : j’ai faim ! Et quand j’ai faim, hein… »
On se sourit niaisement et Lem continue : « N’empêche keussépakon ton porte-clefs ! En plus : il est bôôôô !!! Presqu’aussi bô keul’pied gauche de Talleyrand ou qu’une jante de Ford Mustang de 1968… (Je soupire again, envahie par une grande lassitude morale…) on va y faire un support à la porte de la cabine ! comme ça, en plus, y pourra servir d’ancre kankon amerri ! Tu vois : t’avais pas pensé à ça… Ha !… »
J’en reste coite presque interruptus !!! Quel sens de l’à propos ! Quel génie ! Quel talent ! Quelle âme !!! Normal kassoille la Chef ! J’en suis toute abasourdite et lâche « Cha alors… »…
« Shalom, vous aussi… » Entend-on alors derrière nous….