
Vol 1515 Pour Marignane -Episode 10 – Part 3 et Fin (De l’épisode, hein…)
((Episode 10 – Part 3 et Fin. New York City, The Warldorf Astoria, 301 Park Avenue. Moteur, Silence = Ca tourne !))

Sous la houlette de la charmante Détective 1st Grade(1) Abigail Baker, Lémonette et Paupiette, ainsi que nos passagers, débarquaient au célèbre Waldorf Astoria déjà envahie de flics du NYPD en prévision de l’exceptionnelle soirée diligentée par le Maire de New York et Papa pour les 108 ans du vieux débris, heu du tromblon, heuu de l’arrière-grand’ Tante Felicia… ((Enfin zaviez compris, hein…))
Tandis que les passagers étaient pris en charge par un staff du NYPD, Paupiette et Lémon, toujours sous la bienveillante conduite de Baker, traversaient l’impressionnante galerie des boutiques de l’hôtel de luxe.
« Comme vous pouvez le voir et ainsi que je vous l’ai dit, indiqua Baker, vous trouverez ici tout ce dont vous aurez besoin pour vous apprêter pour le gala de ce soir. Nous reviendrons après que vous ayez pu vous détendre et procéder à votre toilette. Coiffeuses et manucures nous rejoindrons dans la Suite Présidentielle qui vous a été spécialement attribuée… Et, encore une fois, au risque de me répéter = TOUT est pris en charge par le NYPD… »
Mes copines étaient à la fois frémissantes d’excitation et abasourdies. Leurs yeux brillaient autant que les vitrines chatoyantes des plus grands couturiers, bijoutiers et autres faiseurs chers à la Jet Set ((nan, nan, pour une fois c’est pas un avion ! Ndlr)) qui se dévoilaient au fil de leur marche sous les ors du célèbre Palace. Elles ne savaient plus où tourner leurs regards d’enfants devant un sapin de Noël en dépit d’autres regards -ceux des habitué(e)s du 5 étoiles- qui dévisageaient interloqués ce drôle d’équipage en uniformes quelque peu heu… ben, cradingues, hein, n’ayons pas peur des mots ! ((Mais bon, vu ce qu’on a traversé, je vous f’rai remarquer qu’on n’a pas trouvé de Lavomatique ni de Douches Municipales alors, hein = pouet, pouet, camembert !))

« Ohhh ! Regade, regade ! s’écria Paupiette en tirant sur la manche de Poupougne, y a même un shop où y vendent des fraises Tagad… aiieuu !!! »

« Tu vas te taire oui ? grommela Lémonette en la pinçant. Tu vas core nous faire remarquer ! Pis tu crois que c’est le moment hein, avec tout ce que tu t’es déjà goinfrée ? »
Paupiette rougit en s’offusquant :
« Alors ça c’est même pas vrai ! Ch’teu frais rappeler que j’ai glissée à cause d’un trou d’air pis que chuis tombue dans le stock… et comme j’avais la bouche ouverte… »
« Ben vaillons… » Soupira Lémonette qui, malgré cette discussion, enregistrait déjà dans le super cerveau fashionatique de sa jolie tête ce qui l’intéressait en passant devant chaque boutiques… « Et vu que TOUT est pris en charge, pensa-t-elle… »
Arrivées devant la Suite Présidentielle Baker plaça deux Officiers en uniforme format « Papa Schwarzenegger/Maman Stallone » ((ou l’inverse, hein… Ca les méandres de la génétique, ça laisse pantoise…)) devant l’imposante et magnifique porte d’acajou, après les avoir remerciés et en leur donnant des consignes strictes. Puis elle ouvrit et fit entrer mes deux copines dans l’impressionnante et sublime Suite, les laissant sans voix… ((J’raconte ce qu’elles m’ont raconté vu que j’yaté pô…))

Baker, posément, leur remis à chacune une trousse complète de toilette Guerlain et un set avec peignoirs, chaussons et serviettes moelleuses, en posa un autre à côté d’elle ainsi qu’un gros sac de toile style « marin » et commença à se dévêtir :
« Allez, pas de chichis : on est entre filles ! Jetez-moi tous vos vêtements dans ce sac pour qu’on les fasse nettoyer et ensuite nous irons au sauna… Ha ! Laissez donc vos flingues ici, vous n’en aurez nul besoin… lâcha-t-elle avec un sourire en coin, après nous irons chez la manucure et le coiffeur, puis nous choisirons nos tenues et bijoux pour ce soir… Mais en attendant… »
Quelques coups frappés discrètement et selon un code convenu entre Abigail Baker et les deux flics de faction et la porte s’ouvrit, laissant apparaitre un serveur stylé poussant un chariot doré. Le jeune homme salua respectueusement et déposa trois plateaux recouverts d’une cloche argentée sur la table ainsi qu’un seau à champagne et une bouteille de vin.
« A table ! Enchaina Baker, je pense que vous devez avoir plus que faim… »
Les trois jeunes femmes empeignoirdées s’installèrent et Abigail Baker versa le champagne dans les verres :
« Welcome to New York ! » dit-elle avec un sourire ravi en faisant tinter sa coupe contre celles de mes copines plongées dans une totale béatitude…
…/…
Par contre, béate, moi je ne l’étais pas !!!
Après mon hallucinatoire vision d’une éphémère image furtive d’une improbable Ayiki et avoir empruntées Franklin Delano Roosevelt Drive et le Queens Midtown Tunnel, on s’est fait une traversée de Long Island à tombeau ouvert qui nous a permis de voir débouler deux Motocyclistes du NYPD pas spécialement jouasses !…

Ils se portent à notre hauteur avec force sirène et feux de police et nous font signe de nous garer. Tante Telma obtempère mais sans couper le moteur, ce qui n’a pas l’heur de plaire aux deux flics qui commencent à faire de grands gestes péremptoires !
Les deux frangines ((Maman et Tatie Telma, hein, pour les ceusses qui suivraient pô bien komifô…)) de concert, sortent alors leurs insignes, ce qui scotche les deux flicards et Tante Telma est la première à parler :
« Ha, fais pas chier ducon ! Tu sais qui on est ? Rage-t-elle en tendant son porte-carte au type qui examine la plaque et l’ID(2), on n’a pas que ça à foutre : on a un timing à tenir !»
Le flic médusé fait signe à son collègue, lequel se porte à sa hauteur et mate le morlingue stupéfait ainsi que l’insigne et l’ID de maman laquelle est, en plus, d’un grade supérieur à sa sœur ((ben mettez-vous à la place de ces deux braves poulets à moto = un Inspecteur-Général et un Chef Adjoint !!! Sans parler des noms de famille…))…
Les deux flicards ne savent plus que dire ou faire…
« Et ça, rajoute Tante Telma toujours aussi délicate en abaissant le pare-soleil, c’est de la merde sur un pied de chaise, peut-être ? » avant de continuer :
« Au lieu de rester plantés-là comme deux œufs au plat dans une poêle trop chaude : ouvrez nous la route ! Ca vous donnera l’air moins cons et ça vous rendra utiles pour une fois, au moins ! » ((Je dis rien mais d’après certains « on dit » familiaux, Tatie aurait eue une « aventure » avec un motard et ça ce serait pô bien terminé… Mais, bon : c’est des « on dit » hein… Mais selon l’Oncle Tony…)).
Les deux flics rendent leurs plaques à Maman et Tante Telma et se positionnent devant et derrière le cabriolet de Tatie qui enclenche alors ses flashlights et sa sirène après leur avoir braillé l’adresse et nous voilà parties encore plus à fond que précédemment…
…/…
Paupiette, Lémon et Abigail Baker, après 3 coupes d’un Dom Pérignon dont je tairai le millésime par pudeur, étaient en train de devenir les meilleures amies du monde et papotaient, enfin détendues, et pouffaient à la moindre occasion ce qui, au vu des co… ((Heu nan nan rien, Ndlr)), que racontaient Poupougne et Paupiette en narrant nos « aventures » n’avait rien d’exceptionnel… Elles découvrirent enfin leur plateau et mes amies ne purent s’empêcher de brailler d’une même voix en battant des mains :
« Ouuuuuuuuéééééééééééééééé !!!! Des friiiiiittttteeeeeeeeeessssssssss !!! » imitées par Baker qui semblait avoir faire fi de sa retenue habituelle !

…/…
Je vous passe les détails de la suite de notre équipée sauvage mais, en dépit de la vitesse, j’ai quand même eue le temps de voir les visages stupéfaits de passants et automobilistes regardant notre étonnant convoi composé de 3 blondes cheveux au vent dans une bagnole de luxe sirène hurlante escortées par les flics !!!…
Enfin, la maison de Tante Telma et de l’Oncle Paul ((ben ouais c’était plus près vu que les parents habitent Rockaway Beach et qu’il aurait fallu se fader tout Brooklyn again… Pask si on passe par le Queens c’est core plus long en plus…)) et stop ! Tante Telma, pas vacharde, balance sa carte de visite avec son portable perso aux deux Officiers et leur offre une bière ce qui détend enfin la situation ((ceci dit je me demande kaméme pourquoi son numéro perso… mais, bon… après on va core dire que, hein, vouaillez quoi… mais faudra kaméme que j’en cause discretoss avec l’Oncle Tony… Vu qu’apparemment y sait beaucoup de kruks…)).
Enfin « détend », faut le dire vite pour ce qui me concerne du moins, parce que laissant là les deux braves flics à siroter leur binouze et leur recommandant de bien fermer le portail en partant, Maman et Tante Telma me rempoignent par les épaules et m’entrainent manu militari vers le jardin et, avant que j’ai pu exprimer ma bien légitime et véhémente protestation, elles me balancent carrément dans la piscine gavée de mousse savonneuse !!!!!

Maman me lance un gros savon, une brosse en chiendent et une éponge et Tante Telma, un grand sac poubelle à la main, me crie :
« Envoie un peu tes frusques par ici ma belle ! Allez, hop = à poil ! » et elle se marre la connasse en plus !!!
« Méééheuuuu ! » Tente-je de protester, mais je t’en fous !!!
« Allez hop = à poil, j’ai dit ! Et t’inquiètes pas pour tes frusques et tes pompes = on va les faire nettoyer… Mais en attendant, c’est TOI qui va te récurer et à fond ! Allez = hop, hop, hop, hop, hop !!! Dépêche-toi ! Et joue pas les « mère-la-pudeur » avec moi, hein : y a longtemps que j’ai vu ton cul ! »
Baignant dans un océan de mousse, je me défais de mes habits que j’envoie à ma Tante, ainsi que mes pompes et mon blouson…
« Et la culotte ? » dit-elle au moment où la fenêtre de l’étage s’ouvre et où Maman lui lance :
« Non, non, laisse tomber = elle en porte jamais ! », ce qui les fait bien marrer…
« Gnagnagna ! » Maugréai-je en tirant la langue et en commençant mes ablutions.
« Bon, quand tu auras fini ici, me dit Tante Telma un tuyau d’arrosage à la main, rinçage et direction la salle de bain pour une douche « normale » et une séance de coiffure… Et active-toi un peu : on n’a pas toute la journée ! »
…/…
Enfin repues « comme des gorettes » ((dixit Paupiette entre deux burps que Baker ne pu traduire… « Gorettes », hein, pas les burps vu que ça c’est universel : l’espéranto de la digestion !…)), Baker, toujours aussi gracieuse, se leva et mena mes amies toujours aussi fascinées vers le SPA/Sauna du Palace, dont l’étage qu’elles occupaient, avec une vue panoramique sur toute la ville, semblait totalement désert (en dépit que quelques flics en Tenue aux portes des ascenseurs) et réservé à leur seul usage…

Les trois nouvelles amies -porte sévèrement gardée par deux autres « musclors » en Uniforme- s’installèrent alors au milieu de la buée apaisante et, tout en continuant de papoter et de s’échanger -outre des crèmes de soin et autres gels corporels qu’elles s’appliquaient en pouffant- des confidences dont nous ne connaitrons jamais ((Hélas, méde, chiotte, grrr !!! Ndlr)) la teneur, s’installèrent sur les caillebottis du sauna et continuèrent de deviser :

« Lem ? Je peux vous appeler Lem, n’est-ce pas ? Vous ne m’avez pas répondu tout à l’heure : comment allie-t-on Directrice des Collections de « Bogue International » à Chef Pilote d’une Compagnie Aérienne, sans parler que tu, heu pardon : « vous » êtes aussi le District Attorney de Lingua Franca ? »
Poupougne l’a regardée avec un joli sourire :
« Nan, nan, c’est bon : on se dit « tu », tu rigoles… Alors, je t’esplike… Tout ça, en fait, a commencé pendant mes études à Saint Pétersbourg… »
…/…
Durant tout ce temps, au 13ème étage du One PP -le Centre Névralgique de la Police de New York- Papa et ses plus proches collaborateurs ((Naaaaaaan !!! Ppppppffffffff : rien à voir ak les gens kizont été tondus ou fusillés en 1945 !!! Rhalalaaa)), c’est-à-dire pas mal de mes Tatas et Tontons ((Flingueurs à l’occasion)) et rejoint par son bras droit direct, le Chief of Department : Andreas Tapouloskimetropoulos -plus chauve qu’une douzaine d’œufs et surnommé « Tête d’Oeuf » justement- checkaient les derniers détails de la cérémonie organisée en l’honneur de la vioque en 4×4 à bras ((Fauteuil-roulant, Ndlr)) -enfin Tante Felicia pour les ceusses qui suivent encore… ((J’avoue que, moi-même par moment, j’ai du mal…)).
Oncle Paul, le Chef des Détectives donc, osa une question directe en fixant Papa :
« Dis, Francis… Tu penses « qu’elle » va nous poser des problèmes comme l’an dernier ? »
Papa a eu un gros soupir et a haussé les épaules…
« Avec elle, on n’est jamais sûr de rien ! Quant à l’an dernier… vérifiez bien -mais discrètement- qu’elle planque pas encore un truc quelque part : je ne veux pas qu’on se refarcisse un épisode « fusil à pompe-sur-les-taxis » ! Compris ? »
Tout le monde acquiesça et l’Oncle Jelly cru bon de demander :
« Ta mère ne vient pas, alors ?… » ((Oncle Jelly parle de MA Mamie Michèle, alors tassion, namého !!! Non « Ndlr » mais NdJuju !!! Sans blagues… Namého, quoi !…))
Papa, mains dans les poches de son pantalon, eut une moue en haussant les épaules et soupira :
« Ca fait 73 ans qu’elles ne se parlent plus, alors… Et je ne sais toujours pas pourquoi…»
Et l’Oncle Jack de reprendre affectueusement :
« Toujours cette histoire de vache qu’elle aurait butée quand ton père avait été parachuté en France, chez les Résistants, et que ta maman le planquait ?… »

((Bon, faut que j’vous zeksplike… [Et je prie nos chères et vénérées lectrices et teurs de me pardonner de cette incartade dans ce récit ô combien passionnant] Comme vous l’aviez compris, une partie de la famille Sixpence -dont le « fondateur » Euzèbe de Six Panses, dit « L’Abruti », « Pisséchiasse », « Puduc » ou encore et plus simplement « Le Con », fut anobli lors de la 2ème Croisade, mais bref…- s’est expatriée aux Zétazunis après Waterloo [le premier qui ajoute « morne plaine » = j’y péte les dents de devant à coups de chaise, vu ?]. En 1944 le Papa de mon Papa -Papy donc, ça va là : vous suivez ?- qui n’était alors qu’un jeune flic du NYPD, s’était engagé à l’OSS(3) et fut parachuté en France Occupée pour aider la Résistance dont faisait partie ma Mamie Michèle qui en fait, était une TRES lointaine cousine,donc ! Mais « schplaf » : ce fut le coup de foudre et toussa et bref… MAIS, fut parachutée avec mon Papy : Felicia, la mère de son beau frère et qu’on surnommait « La Sulfateuse » ((L’Arrière-Grand’Tante, pas le beau frère !!!…ppffff))
Et, un soir qu’ils étaient dans la ferme des parents de Ma Mamie, la Gestap’ et les SS ont débarquées suite à surement une dénonciation, bref, et alors qu’y z’avaient presque zigouillé tout les salauds et qu’un dernier courait vers la Kubelwagen où qu’était la radio, Mamie Michèle a gueulé « Flingue-moi cette vache ! », Felicia a tiré avec son PM et… a trucidé illico Joséphine, la meumeu préférée de Mamie !!!!! [[Authentique et dans les presque mêmes circonstances…]]. Fort heureusement, un mec de la Résistance a flingué le fridolin et tout le monde a pu se barrer sain et sauf…
La suite est une histoire d’amour entre mon Papy et ma Mamie et une fâcherie depuis ce temps entre l’Arrière-Grand’Tante Felicia et Mamie Michèle… Mais rien ne permet d’affirmer ou d’infirmer cette anecdote : sujet tabou !
D’aucun prétendent qu’il s’agirait de la petite nièce de Mamie qu’aurait « fautée » avec un cousin par alliance de Felicia… D’autres d’un arrière-petit neveu de Felicia qu’aurait vendu une bagnole pourave à la belle-sœur d’un cousin de mamie au 3ème degré… Mais, bon… En tout cas : c’est kaméme grave !…)).
« Aussi, tout est en place et à la perfection, comme d’habitude ? » demanda Papa.
Un « Oui, Monsieur ! » général retentit et chacun est reparti vers ses occupations…
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« Et toi, demanda Abigail Baker en regardant Paupiette plus rouge qu’un Homard de sa chère Armorique et en reversant de l’eau sur les pierres brulantes du sauna, ton Prix Pulitzer ? C’est pas rien quand même… »
« Afors keu cheu t’échplike… » Postilonna Paupiette la bouche pleine de fraises Tagada dont on se demande bien où elle avait pu les planquer…
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« Haaaa ! Ma fille commence enfin à ressembler à un être humain ! » Se réjouit maman après m’avoir soigneusement brossé et lissé les cheveux tandis que Tante Telma ((Bon elle est chiante, pitasse et collagènée mais super douèche)) terminait ma manucure et mon maquillage…
« Hop ! Regarde : pas beau le résultat ? demanda-t-elle en me relevant et me poussant vers le miroir mural, c’est autre chose que la « Cosette » qu’on a récupérée, non ?… »
Maman me sert alors contre elle, rejointe par Tante Telma. Elles me donnent un gros smouack sur les joues puis me vire carrément de la salle de bain :
« Tes effets sont dans l’ancienne chambre de Vicky : file t’habiller, on n’a plus que deux heures devant nous ! » me lance Tante Telma en fermant la porte.
« On se nettoie aussi et on arrive, me crie Maman »… Et je crois entendre un « Vache, j’ai l’impression que cette odeur pourave me colle à la peau ! » mais chuis pô sure hein…
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((Coiffures, manucures et razzias sur les shops du Waldorf seraient non seulement trop longues et fastidieuses à relater ici ; tout comme notre retour de Long Island escortées par les deux Motards qui avaient cru bon -je ne sais pourquoi- de rester en faction devant la résidence de Tante Telma… L’instinct policier sûrement, hein… c’est ça, nan ?… Nan ?))
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Apprêtées, pomponnées, maquillées, dressées, bijoutées etc… Mes copines étaient resplendissantes ainsi que nos passagers bien que tenus sous discrète surveillance policière…

Le Waldorf était noir de monde. Tout le gotha était là… Papa, bien sûr ; mais aussi le Maire, le Commandant-En-Chef des Pompiers, le Sheriff, 5 Procureurs, 7 Sénateurs, 8 Députés, le Gouverneur de l’Etat et d’autres Hautes-Personnalités venues de tous les Etats-Unis pour honorer la vieille biq… heuu Tante Felicia ((me goure toujours, désolée !))…
Mais surtout, par-dessus tout et avant TOUT = mes copines étaient LA !!!
Belles, radieuses, épanouies, resplendissantes et toujours chaperonnées par la jolie Abigail Baker…
Alors que, sous les sons du NYPD Band, Felicia ((zavez noté, hein : j’ai même pô dit la vioque !)) faisait une entrée triomphale sous les « hourras » et autres « bravos », Papa vint vers moi et m’étreignit.

Je me collais contre lui avec chaleur tandis qu’il me susurrait :
« Ton amie Lémon serait vexée si je la priais d’être ma cavalière ? »
« Tu rigoles ! Elle en sera plus que ravie ! En plus je suis sure qu’elle pense que Abigail et toi ! hihihi »
Papa me serra un peu plus en riant :
« Les seules qui n’en soient pas convaincues : c’est ta mère, toi et Abigail ! »
Je rie de bon cœur et, balançant un clin d’œil à Papa en me détachant de son étreinte, je lui dis :
« Tu as ta cavalière mon Papou : fais moi confiance… Par contre, heu… Faut pas que ma Paupiette reste seule non plus dis… »
Papa eut cette fameuse moue qui lui est propre et qui fait bouger sa moustache dans un mouvement parfois si drôle et parfois si inquiétant :
« Je crois que j’ai « ce » qu’il faut pour ton amie… »
J’ai souri avant de lui demander :
« Terry est toujours le Chef de l’Unité Aéroportée ? »
« Bien sûr ! Il sera là ce soir, d’ailleurs… Pourquoi ? »
« Parce qu’il faut absolument qu’il voie et essaie l’Intrépide et que je lui passe un catalogue des créations d’Elheana… »
Papa a écarté les mains en signe d’incompréhension tandis que je disparaissais au milieu de la foule…
…/…
Le fauteuil roulant de l’arrière machin, poussé par l’Oncle Jelly qui aurait bien voulu échapper à cette corvée ((manque de bol c’est lui le plus costaud de la famille !)) fit sont entrée sous les bravos et les hourras, donc… Jelly installa ce qui reste du débris à la place d’honneur, juste entre le Maire et Oncle Timothy, le Cardinal ((Ben oui, je sais : quelle famille !)), et positionna le micro devant Felicia qui après avoir reniflé et s’être copieusement raclée la gorge prit la parole de sa voix de crémaillère :


« Bon dimanche à tous et merci, merci, arglll kof kof arglll… L’est pas encore arrivé le Président Eisenhower ? Pask c’est p’téte mieux que j’attende pour commencer, non ? Arglll kof kof kof snnirrrfflll arglll… »
Oncle Jelly s’est penché pour lui murmurer qu’il était pris dans les embouteillages mais qu’il ne tarderait pas, ce qui a rassurée la vieille topinambour :
« Ha bon, bon… bien… Snnirrrfflll arglll kof kof kof kof arglll snnirrrfflll pppprroooooooouuuuuuuuut peeeetttteee ((Désolée… En plus d’être asthmatique elle est aussi incontinente…)), bon ben faudra lui garder du corned beef et d’la salade de pommes de terre hein ? kof kof arglll… Alors mes amis…
Son discours plus que décousu dura une bonne demi-heure sous les yeux remplis de lassitude de l’assemblée. Après moult hoquets et autres pets tonitruants elle conclut :
« …Encore merci à tous, et à la semaine prochaine ! Et surtout : VOTEZ EISENHOWER ! Koooofff kof kof kof kooff arrgglll ssnniirrrffffffllllll…» s’époumona-t-elle enfin…
Le Maire, très digne, s’est levé et y est allé de son speech ma foi fort bien tourné ((Oué ben rassurez-vous on va pas vous gaver avec ça… D’façon c’est même pas lui qui l’a écrit, en plus…)) :
« …Et je terminerai en levant mon verre et en vous disant, chère Felicia : que Dieu vous prête encore longue vie ! Joyeux anniversaire ! » ((L’est con lui de dire des conneries pareilles !!! Des coups à se mettre toute une famille à dos ça, oui…))
La vioque battit des mains avant de lâcher dans son micro :
« Hé ben moi, une fois : j’ai pissé par la f’nêtre ! Arglll kof kof kof koooooffffff arglll… »
Oncle Jelly, tétanisé, s’est alors discrètement occupé des fils du micro ce qui a permis aux autres personnalités de faire leur petit discours sans interruption intempestive du vieux radis et aux convives d’avoir la paix…

Le repas, digne d’un roi, put enfin commencer tandis que l’orchestre nous berçait de ses chauds accords et qu’apparut sur scéne Meûssieur Tony Bennett himself sous les vivas enchantés de l’assistance !… J’appris plus tard que l’arrière-vieux truc aurait alors dit à l’Oncle Timothy : « Ha ben finalement il est là Louis Armstrong ! Et Eisenhower : il est pas encore arrivé ? »…

Entre deux plats plus succulents les uns que les autres, les couples dansaient sous les lustres pendant que Felicia bâfrait en bavant ce qui aurait pu couper l’appétit de beaucoup si, fort heureusement, l’Oncle Dennis et l’Oncle Jack n’avaient eu la bonne idée de dégotter, Dieu seul sait où, un paravent qu’ils s’empressèrent de disposer devant qui vous savez…

Lémonette, visiblement aux anges, dansait et valsait avec un art consommé digne d’une pro avec Papa ; Paupiette s’abandonnait dans les bras du fringuant cavalier que Papa lui avait trouvé ; Maman se déhanchait avec un vieux copain de promo ; Tante Telma y allait de sa démonstration aux bras d’un des deux motards qui nous avaient escortés ((Y a de ses coïncidences des fois, je vous jure…)), bref : tout le monde était au Paradis, même nos passagers en tenue de gala se dandinaient dans une joie qui n’avait rien de feinte…

Perso je m’emmerdais mais alors grrrrrraaaaaaaaaavvvvvvveeeeeee ! Quand une voix me souffla :
« Vous m’accorderiez cette danse jolie râleuse ? »
Je me retournais d’un bon et :

« Oncle Tonnyyyyyy !!!! Yeeeeessssssss !! »
Je me jetais à son cou et nous déboulâmes au milieu de la piste où -vu son format et le mien- il me fit tournoyer comme une plume jusqu’à pas d’heure…
Et la fête dura longtemps…
…/…
Après quelques heures d’un repos bien mérité, nos bagages faits, nous reprîmes nos tenues de vol et, escortées par une bonne partie de la famille et d’Abigail Baker à laquelle s’était joints d’autres cousins, tontons, taties et autres nièces, nous retrouvâmes notre cher Intrépide dont, visiblement, il avait été pris le plus grand soin = il brillait de lustrage et était plus propre qu’un sou neuf et visiblement ravitaillé jusqu’à la gueule tant en benzine qu’en fraises Tagada…
Embrassades, accolades, larmichettes, échanges de mails et N° de tél, promesses de s’écrire et de s’appeler : tout le classique propre aux séparations y passa.
Au moment de monter à bord de notre cher et vaillant Intrépide, nous vîmes alors notre passager numéro Un, le Colonel Giancarlo Senape Con Peperoni, du Corps des Carabiniers, se détacher du groupe familial…
Il n’était plus gominé, n’avait plus de moustache et portait un complet de belle coupe, il était même assez bel homme. Il nous sourit à belles dents et Papa de poser sa main sur son épaule et de nous confier :
« Je vous présente le Lieutenant William Travis, de l’OCCB(4)… Il avait infiltré la Mafia Italienne sous une fausse identité et, pour sa sécurité, nous l’avons fait transiter par Lingua Franca pour son exfiltration. Un voyage sur une grande ligne Internationale aurait été trop dangereux pour sa vie… Je suis navré de ce subterfuge, sourit-il »
Nous restons comme des ronds de flan et, fixant Papa en riant, je secoue ma main en étouffant un rire :
« Toi, alors… Tu ne changeras jamais !!! »…
« J’espère bien que non, dit-il ».
« Bon voyage, et bonne chance à vous tous ! nous lança le « colonel »
Après d’ultimes étreintes, les yeux un peu larmoyants, nous nous installons à nos places respectives et, tandis qu’Oncle Timothy bénit notre appareil, Lémonette enclenche le contact. Nous allons quitter cette chère vieille Grosse Pomme le cœur serré mais certaines de revenir après d’autres aventures qui, ça on en était sûres, ne seraient sûrement pas piquées des hannetons…
(1) Les Detectives du NYPD sont catégoriés en 3 Classes = 3rd Grade (Rang et paie d’Officier), 2nd Grade (Rang et paie de Sergent) et 1st Grade (Rang et paie de Lieutenant).
(2) ID = Identification Card : Carte d’Identité Professionnelle du NYPD (et d’autres Services Officiels)
(3) OSS = Office of Strategic Services (OSS, « Bureau des services stratégiques ») était une agence de renseignement du gouvernement des États-Unis. Elle a été créée le 13 juin 1942 après l’entrée en guerre des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale pour collecter des informations et conduire des actions « clandestines » et « non ordonnées » par d’autres organes. Elle a été démantelée à la fin de l’année 1945 pour être remplacée par la CIA
(4) OCCB = Organized Crime Control Bureau. Office de la Lutte Anti Mafia du NYPD (Cf. Episode 10 – Part 2))