
Réponse à Mlle Ayki Takakura, de Lingua Franca
Très chère Ayiki et très chères et fidèles lectoditrices et teurs des Grosses Bêtes ; votre question : « Les Sans-culottes : Est ce que la commune de Paris n’est pas à la base une affaire de sans-culottes ? Ou, autrement dit : est ce que ne pas porter de culottes n’est pas la base même de Paris ? » montre combien, une fois encore, sont grands votre soif de culture et votre intérêt pour l’Histoire avec un grand H.
Mais, avant d’entrer dans le vif du sujet tel un chirurgien dans une appendicite aiguë, il convient de s’arrêter un instant sur la première partie de votre si passionnante question afin d’éviter toute confusion.
En effet, vous nous dites « la commune de Paris » : expression qui mérite d’ores et déjà précision afin que les explications historiques que nous allons développer soient et restent de la plus grande clarté et ne souffrent d’aucune confusion.
Cette « Commune de Paris » donc, peut désigner 3 choses :
La première = l’actuelle Ville de Paris, qui regroupe à la fois ladite Commune au sens Administratif du terme ET le Département du même nom depuis le 1er Janvier 1968.
La seconde = le mouvement insurrectionnel contre le Gouvernement d’Adolphe Thiers, du 18 Mars au 28 Mai 1871. Insurrection sanglante qui ébaucha pour la ville une organisation proche de l’autogestion et d’un système communisse ((Salauds, va !)), elle est aussi une réaction à la défaite française lors de la guerre franco-prussienne de 1870 et au siège de Paris, mais, surtout une manifestation de l’opposition entre le Paris républicain « rouge » et l’Assemblée Nationale à majorité monarchiste.
La troisième, enfin = la chose « commune » à Paris et aux Parisiens… la coutume, le bien commun et la volonté populaire, l’esprit, le goût, la mode et l’expression quotidienne d’un état d’esprit, d’une tendance et d’un certain « art de vivre ».
Ce sont donc ces deux derniers points qui seront les fondements -si je puis m’exprimer ainsi- de notre explication.
Mais, pour cela, remontons le temps…
Jadis, il y a fort longtemps, notre pays s’appelait la Belgique et ses habitants les Italiens. C’est pour cette raison que la France a toujours été placée dans des situations ambiguës et complexes et c’est également pour cette raison que cette enfant issue des amours Celtes et Latines a toujours été le pays par lequel le scandale arrive…
Que dire, par exemple, de l’affaire du « Courrier de Lyon » dans laquelle les PTT ont joué un rôle qu’on ne peut évoquer sans faire « pouah ! » ; de celle de Sainte Jeanne d’Arc, où l’on ne peut que s’exclamer « Ha, ben mon cochon ! » ; et de celle enfin, beaucoup plus récente, du 6 Février 1934, dans laquelle le cousin par alliance du Sous-Secrétaire d’Etat aux Espaces Verts fut retrouvé CUL NU dans le couloir d’un immeuble appartenant à l’Evêché et dont les détails ont été racontés dans la grande Presse de l’époque -les détails de l’affaire, hein, pas ceux du couloir : tout l’monde s’en branle, Marcel…- en braillant « A bas la culotte ! Vive la Commune ! Vive Paris !»…
OUI ! Vous avez bien lu = CUL NU et psalmodiant « A bas la culotte ! Vive la Commune ! Vive Paris ! ». TOUT EST DIT, TOUT EST LA !
Le bougre reprenait allègrement le cri de guerre des « communards » mais SURTOUT, celui de leurs « ancêtres » les « sans culottes ».
Mais, me direz-vous, qui étaient ces « sans culottes » ?
Il fut très longtemps difficile de l’établir avec certitude mais, fort heureusement, de savants recoupements, une étude avancée des Archives Nationales et, surtout, l’ouverture aux chercheurs des dossiers secrets du Ministère de la Défense permettent désormais de l’établir et de l’affirmer avec une certitude absolue : les « sans culottes » étaient CENT !!! Cent farouches révolutionnaires déterminés -sorte de Garde Prétorienne de la République naissante- et nantis d’un aplomb inébranlable : ils étaient « culottés ! » !
L’abêtissement des masses populaires et leuses de l’époque, la paupérisation du langage fit que, par nonchalance linguistique et déformation des expressions, le « tiens, voilà les Cent Culottés ! » lorsqu’ils défilaient, devint vite « tins, v’là les Cent Culottés ! » puis « V’là les Cent Culott’ hé ! » pour rapidement finir par « les Cent Culott’ ! » que les Hébert et autres journaleux quasi analphabètes -très bêtes d’ailleurs- guillotineurs de cette sanglante époque orthographièrent dans leur torchons en « sans-culottes » : le mal était fait !
Il faudra attendre l’arrivée au pouvoir de Bonaparte pour voir fleurir une nouvelle mode « à la Française » qu’instaurèrent les « Incroyables » et les « Merveilleuses ». Merveilleuses « Merveilleuses » qui, empruntant à l’Antiquité, entreprirent de s’habiller -ou plutôt de se déshabiller- à la grecque ou à la romaine, leur toilette consistant principalement en manteaux, robes ou tuniques faites d’étoffes légères et diaphanes portées… sans sous-vêtements.
Pour se faire remarquer davantage, ces « Merveilleuses » imaginèrent alors de se montrer dans les promenades et les jardins publics couvertes seulement de ces toilettes de gazes transparentes, de robes si légères et si diaphanes -et en quelque sorte plus indécentes qu’une entière nudité- qu’on pouvait les nommer de l’« air tissu » et qu’elle se revendiquèrent alors comme les « vraies »… sans-culottes !
Dès lors, cette mode devint… COMMUNE à Paris !
Mode que reprirent allégrement les femmes lors de l’insurrection de 1871 qui, pour prouver ainsi leur détermination à se montrer dignes de leurs ancêtres « sans culottes » mais aussi à faire prévaloir l’égalité « homme-femme » -base de l’actuelle « parité »- n’hésitèrent pas à bruler leurs sous-vêtements lors de l’incendie de l’Hôtel de Ville ! Générant ainsi l’expression « la commune » -de Paris, donc- au sens de « la coutume » pour une Parisienne d’être sans culotte !
Perpétuant dans le temps, rayonnant à travers le monde, Paris « ville lumière », Paris « Capitale du chic et du bon goût », Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé, mais Paris : libéré ! Libéré par lui-même… Heu non, pardon, excusez-moi je m’égare… brmm brmm brmm kof kof kof ((tiens une ch’tite larmichette d’Armagnac ava pô m’faire de mal avant de conclure… glou glou glou glou… Hipch burps)) Chkujez-moi…
Je disais donc : Paris, « capitale mondiale de la mode » a su non seulement, à travers son Histoire, diffuser ses normes et ses valeurs créatives de part le monde -valeurs et normes que ce même monde entier nous envie et nous copie- mais aussi, et surtout, conserver son indépendance et se distinguer par cette même indépendance et ses idées progressistes et novatrices !
Quelques siècles plus tard : cela perdure encore ! Alléluia !
LE grand chic Parisien féminin, faisant fi des convenances moralisatrices de quelques vieilles guindées de l’Isère ou de la Creuse, brandissant haut et fort le drapeau du haut parleur de la liberté consistant à ne porter aucun sous vêtement sous son Blue Jeans ou sa jupe, honorant encore dans ce simple geste quotidien l’esprit des « Cent Culott’ » et donc des « sans culottes » et facilitant ainsi de nombreux rapports… humains !
Vive La France, Vive Paris, Vive LA Mode et Vive les « Sans-Culottes », les vraies !
((Donne foiffe ppfff !! glou glou glou glou, Hipch))
Voità… heu nan… voiçha… nan ché, hipch, pacha heuu ça… Pardon… Kof kof kof… brmm brmm…
Voilà, donc, ma très chère Ayiki et très chère et très fidèle lectoditrice des Grosses Bêtes, ce qui, je l’espère aura répondu à votre très intéressante et très belle question et satisfait votre soif ((en parlant de soif…)) de savoir et de connaissance et vous aura confortée dans votre volonté de rester libre et indépendante… D’être une VRAIE « Sans-Culotte »…
Bonsouar,
Votre toujours très fidèle et très dévoué :
Alain Delco,
Membre de l’Ayikadémie, Prix Nobel de Littérature et de Mathématiques, Membre de l’Institut Institutionnalisée, Professeur Agrégé et Dégagé derrière les oreilles, Vice-Président de la Société des Sociétaires Associés, Co-Gérant de l’Épicerie « Chez Méméne », Caporal-Chef de Réserve du 153ème Régiment du Génie, Titulaire du permis de Conduire.