Réponse à Madame Cénédhra Andel, de Lingua Franca
Question de Madame Cénédhra Andel, de Lingua Franca :
« C’est par où le sens du vent, Monsieur Delco ? »
Très chère Cénédhra, très chère fan des « Grosses Bêtes » ; très chères et très fidèles lectoditrices et teurs de notre émission…
Voilà encore une question frappée au coin du bon sens qui, s’il en était besoin, démontre le haut intérêt culturel de nos trices et teurs et leur insondable soif de savoir et de connaissances… (en parlant de soif, vais m’servir un ch’tiot canon moi, tiens… ‘a peut pô m’faire de mal et pis causer : ça donne soiffe…)
Chette quechtion, hips… ‘schusez-moi… Brmm brmm…
Cette question est du plus grand intérêt scientifique mais dépasse quelque peu le cadre de mes compétences habituelles. Aussi l’ai-je soumise à mon très grand ami et honoré confrère Collargol Grundchtenvalshinskimolkratashpekneviestchglungzliminsky, Professeur Agrégé de Pataphysique, de Pharmacosysmologie Nucléaire Aléatoire et Prix Nobel de Gomorrhogie Transcendantale, que vous connaissez tous pour ses ouvrages de vulgarisation dont le plus célèbre, et que l’on trouve aujourd’hui -même en format « de Poche »- dans quasiment toutes les bibliothèques des foyers Catholiques et Républicains dignes de ce nom, a fait sa renommée universelle : « Le Protozoaire à Cornes, cet inconnu, notre ami… »(1).
Voici sa réponse, qui m’est parvenue aujourd’hui et dont je prends connaissance en même temps que vous.
Je vous la livre donc en exclusivité et dans son intégralité, sans en retrancher ou omettre le moindre mot ! Et de deux mots il faut savoir choisir le moindre, hein ? Héhéhéhéhé ! Heuu… Pardonnez-moi… Voici donc sa réponse : (‘vais m’en r’servir un p’tit pendant s’temps là moi, tiens…)
« Mon très cher Alain et très chère vieille branche,
J’espère que tu vas bien et que la famille se porte à merveille. Ici, il fait un temps pourri… Maman te remercie chaleureusement, toi et Méméne, pour les confitures de Rutabagas qui lui ont faits le plaisir que tu peux imaginer. La pauvre n’est pas au mieux de sa forme et, comme je te l’ai dit au téléphone, nous avons donc été voir le Notaire… Mais j’aurais l’occasion de t’en reparler après l’enterrement dont je ne manquerai de vous donner la date (vraisemblablement la semaine prochaine)… Ceci étant dit, pour en revenir à la passionnante question que ta trice t’a envoyée, voici, en l’état actuel de la science, la réponse la plus juste, la plus logique et la plus appropriée :
« C’est par où le sens du vent ? »
Cette question fascinait de longue date nos ancétres puisque, s’il faut en croire -et nous le devons- certaines fresques du Paléolithique, notamment à Lascaux, l’Homo Habilis puis l’Homo Sapiens, sans rire, se posaient déjà la question !
Quoiqu’il en soit, il serait bien trop long et fastidieux de narrer ici la longue chronologie des événements, constats et expériences scientifiques établis au fil de l’Histoire…
Je me contenterai donc -me basant sur l’excellentissime démonstration de mon docte confrère et ami Basile Houvatu devant l’Université de Surtongr-Anshvalpershé- de vous donner l’explication la plus rationnelle et admise par l’ensemble de la communauté scientifique internationale :
Il faut d’une part, et en premier lieu, prendre en considération non pas « le » vent mais « les » vents car il en existe plusieurs dont je dresse ici pêle-mêle une liste non-exhaustive : Zéphyr, Aquilon, Nordet, Sirocco, Pampéro, Mousson, Balaguère, Autan, Mistral, Tramontane, Vaudaire, sans compter les vents du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest, ni les brises et autres bises ce qui me permet de vous en faire quatre au passage ; tout ceci sans oublier bien sûr, les Vents de Nord-Ouest et Nord-Est ainsi que ceux de Sud-Est et Sud-Ouest. Nous occultons volontairement les vents du soir qui faussent radicalement le problème car il est bien connu que les vents tards ont toujours tort… Enfin, ne perdons pas de vue les vents dits « corporels » propres à la digestion des espèces animales…
Voici donc l’explication rationnelle la plus probante admise par toute la communauté scientifique internationale, même par les pays anglo-saxons pourtant réfractaires au système métrique et aux escargots de Bourgogne :
Aux alentours de onze heures zet demi, par un radieux mercredi de Juin, prenons un Van (vulg. « Fourgonnette ») que nous plaçons, dans le sens de la marche, sur la Route Départementale 920 dans la direction Sud-Nord, de La Chapelle-Hugon à La Guerche-sur-L’aubois où nous pourrons nous restaurer à l’Auberge du Père Léonard pour à peine 14,80 € par tête de pipe, pinard et café compris (Buffet d’entrées et de desserts à discrétion).
A l’aide d’un bête anémomètre sur pied aimanté, déterminons de quel sens vient le vent -prenons pour hypothèse de notre exposé qu’il souffle dans la direction de notre Van, c’est-à-dire Sud-Nord- puis fixons l’anémomètre sur le capot, installons nous au volant, démarrons et roulons…
Nous avons établis que notre Van est dans le sens du vent. Mais, si nous regardons l’anémomètre sur le capot, que constatons-nous ? Hé bien que le mouvement de notre Van crée un vent -artificiel donc- qui fait tourner les pales de l’anémomètre dans le sens contraire du vent initialement mesuré et dans le sens duquel nous roulons ! Ainsi notre Van, bien que dans le sens du vent, génère un vent à contre-vent du vent, ce qui arrive souvent… Forçons-nous alors et lâchons un vent ; vent qui, donc, se dirigera dans le sens Nord-Sud. Que se passe-t-il alors en dehors d’une bien légitime béatitude corporelle ? Par l’inter opposition des forces des vents en présence, le vent lâché dans le contre-vent dans le Van dans le vent stagnera dans l’habitacle pour l’empuantir, nous forçant à nous arrêter et à sortir du Van pour respirer du bon vent…
Il est donc ainsi rationnellement, scientifiquement, irrémédiablement, définitivement et irréfutablement établi une fois pour toutes, que le « sens du vent » dépend non pas du vent, du Van ou des vents, mais bel et bien du sens dans lequel nous-même nous nous trouvons par rapport au vent, aux vents ou au Van et cela contre vents et marrées…
Je tiens à encore une fois remercier notre grand ami et confrère Van Vanpé, de l’Université de Namur, qui a bien voulu accepter de nous servir de chauffeur afin de faciliter l’expérience puisque :
Voilà, mon vieux copain, qui satisfera je l’espère la saine curiosité de ta trice qui ne manque ni de bon sens ni de pertinence quant aux questions qu’elle te soumet. (En parlant de soumettre, si ça t’intéresse toujours, il y a une soirée au « Démoniac’s » Vendredi en huit, on pourrait voir ça après les funérailles. Parles-en à Méméne et tenez-moi au jus. Ursula et moi on y sera mais trainez pas trop pour la réponse parce qu’il faut réserver 48h avant.)
Allez mon vieux gars, gros poutoux à vous deux et à la marmaille et à la semaine prochaine.
Ton Poto,
« Grugrun »
((Hein, allo ? La Régie ?? allooo ?? hein ? quoi ? comment ça on peut pas couper ? hein ? all…))
Brommf, brommf.. Heuu… hipch.. Brrommf… Hé bien, voilà, voilà… Voilà…. Hé, hé, hé…
Très sère Chénédhra heu… Très sère Cénédhra, p’tain s’pas fachile à dire… Très chère Cénédhra, très chère fidèle lectoditriche… trice, j’espère que vous aurez trouvé ici toute la lumière que vous attend -hips, pardon- diez en réponche heu ponse… Pilate, hé,hé.. heu.. pardon… en réponse, disais-je à votre esquélante quechtion… sion heu enfin le truc là…
Je vous remerch… remercie, vous dit bonch… bonsouaarr et à notre prossaine… chaine hémistiche… stcohe… sctoch, ha bah vui mais sans glache hein… heuu… notre prochaine émoission !
Bonch… bonsouar.
Alain Delco,
Membre de l’Ayikadémie, Prix Nobel de Littérature et de Mathématiques, Membre de l’Institut Institutionnalisée, Professeur Agrégé et Dégagé derrière les oreilles, Vice-Président de la Société des Sociétaires Associés, Co-Gérant de l’Epicerie « Chez Méméne », Caporal-Chef de Réserve du 153ème Régiment du Génie, Titulaire du permis de Conduire.
(1) « Le Protozoaire à Cornes, cet inconnu, notre ami… », Editions Tamere-Sarasse