
Le Feuilleton de l’Été: Présentation des Participants -2-

A peine sevré, il traîne sans cesse dans les jambes de sa grande, furetant du photocopieur aux appareils photos, de la caméra à la machine à écrire, et de l’ordinateur à la salle d’archives.
C’est en déclenchant accidentellement le flash d’un Rolleiflex -qui lui péta en plein poire et le laissa ébloui pendant 24 heures, perdu au milieu de milliers d’étoiles et de galaxies- que son intérêt pour l’astronomie naquit, bien décidé qu’il était à pouvoir s’orienter grâce à ces repères scintillants et ne plus se manger les pieds de chaise et les portes fermées !
Il passe alors de longues heures dans l’extraordinaire Grande Bibliothèque de Lingua Franca, lisant tout ce qui lui tombe sous la papatte concernant le sujet.
Là, grâce aux précieux conseils, à la sagesse et à l’érudition de Grand Papy Tichat qui, comme nous le savons (de Marseille) se révèle être un Maître dans les Sciences Astronomiques, entre autres, sa soif de connaissance s’étanche de jour en jour.
Ainsi, sous la férule de ce vieux sage devenu son mentor, il devient un Astronome aussi compétent que réputé et une autorité en la matière !
Cependant, il n’en reste pas moins attentif au travail passionné et passionnant de sa grande qui, Nagra dans une main et appareils photos en bandoulière, parcourt le monde de grands reportages en interviews, collant toujours au plus près de l’événement et du scoop, faisant de la collecte de l’information un véritable sacerdoce qui pose Le Lingua Franca Chronicle en véritable chantre du Grand Journalisme !
Il décide donc de marcher dans ses pas et, tout en partageant ses acquis scientifiques avec ses contemporains, il sera celui qui, a l’instar de sa grande, utilise tous les moyens pour informer sur la vie et les mœurs des Tichats du monde entier.
Mais il veut également informer les Tichats des contrées lointaines et, pour cela, il suit une formation de Projectionniste et emporte dans ses bagages les Chefs-d’Oeuvre du Cinéma et les Reportages les plus complets traitant des grands sujets tant historiques que contemporains.
Se servant aussi bien de la photographie que du cinéma, il devient Grand Reporter-Projectioniste-Astronome, et c’est à ce titre qu’il rejoint l’équipe de l’Expédition Citronelle.

Bercé par les chants Grégoriens et les Psaumes en latin de l’Abbaye de Cîteaux, petit Pierre est très tôt touché par La Grâce Du Seigneur ! Doté d’un très fort potentiel intellectuel et tout en poursuivant ses études de Théologie, il s’intéresse aussi aux civilisations anciennes et à la linguistique.
Son mysticisme, cependant, est considérablement modéré par le régime alimentaire de l’abbaye : un régime strictement végétarien n’étant pas, en effet, dans la nature intrinsèque des Tichats ! Ce qui, à son corps défendant, le pousse parfois à de « menus » débordements acrimonieux…
Ordonné Prêtre dans la Compagnie de Jésus (Jésuite) il devient également un Paléontologue de réputation mondiale et fait référence dans de nombreux domaines scientifiques, mais aussi dans celui de la défense des pauvres et des opprimés en devenant, par cinq fois, Champion de Krav Magra et de Boxe Thaï du Vatican…
Il décide alors de s’en aller parcourir les routes pour propager La Bonne Parole tout en explorant, dans un souci purement didactique, les spécialités culinaires des boucheries-charcuteries, boulangeries-pâtisseries et divers restaurants trouvés au fil des chemins -parfois de manière assez risquée-. Ce qui lui vaudra un caractère bien trempé, mais aussi une propension à une certaine agressivité -la meilleure des défenses étant l’attaque- et qui lui fait prendre pour sienne la maxime Du Seigneur : « Il vaut mieux donner que recevoir » (Surtout en pleine gueule!)…
Ses pérégrinations le conduisirent un beau soir jusqu’à la porte de Juju, qui allait devenir sa grande, tant il fut séduit par son accueil chaleureux : « Kestufous là, toi ? T’essaierais pas deum piquer ma côte de bœuf, des fois ? » auquel il répondit en lui tendant -sortie de son sac à dos- une bouteille de St Estèphe 1947… Leur entente était dès lors scellée !
D’un naturel plutôt enjoué, il n’est pas rare de l’entendre faire sa balade matinale en chantant à tue-tête « Jésus Revient ! »* ou »Dominique, nique, nique… »* avant d’aller se faire les papattes sur un sac de frappe en psalmodiant « Tiens ! Prends ça dans ta mouille, mécréant ! »
Il est Légat de Sa Sainteté Le Pape des Tichats, Nonce Apostolique et Évêque Titulaire de Saint-Emilion de Lingua Franca, Ancien Adjudant-Aumônier Militaire du 2ème Régiment Étranger de Ticharachutistes.

Normand du bout de la truffe jusqu’au dernier poil de la queue, né dans une ferme du pays de Caux, bien au chaud dans la paille, il est très vite attiré par les reflets rougeoyants et par les senteurs subtiles de l’Alambic en service dans la grange voisine.
Très tôt, il essaie de comprendre à quoi sert cette étrange machine et, pourquoi les grands rigolards au teint rougeoyant qui s’en approchent en marchant de guingois, semblent y prendre tant de plaisir. Un jour Lémonette, une des grandes fréquentant assidûment et quotidiennement l’endroit, le prit sur ses genoux et se mit à lui en expliquer les principes de fonctionnement : l’alchimie opéra aussitôt (ce qui est normal près d’un alambic, nous direz-vous…) et leur adoption fut autant réciproque que spontanée : « à la vie, à la muerte ! ».
A partir de ce moment, la vie de Calvados s’organise autour d’apéros et de copieux repas savamment arrosés, mais aussi autour d’expérimentations et de constructions mécaniques toutes plus audacieuses les unes que les autres, issues de son apprentissage auprès de sa grande, l’associée de longue date de Juju.
C’est donc, en toute logique, que Calvados grandit en compagnie quasi permanente de Justin Cassoulet (« Cassoulpif », pour les intimes), son presque frère de lait et de pinard, son alter ego en constructions mécaniques, mais aussi en rigolades, bagarres, beuveries et ripailles gargantuesques.
Pragmatique, mais le coeur généreux et plein d’allant, lorsque de nouveaux Tichats arrivent c’est tout naturellement qu’il se charge de les accueillir et de les mettre à l’aise. Mais, même si son premier contact avec l’ingénieur le laisse des plus perplexes, ses longues discussions avec Arthur lui permettent de découvrir le monde fascinant de la géologie, sujet ô combien nouveau pour lui…
Sans cesse le regard tourné vers l’avenir et l’évolution, il est avec son pote Justin l’un des Membres Fondateurs de la TASA (Tichats Aeronautics & Space Agency).
Il participe, en Haut-Technicien plus qu’émérite, à la réalisation de prototypes révolutionnaires tels que la cafetière à chenille, la clouteuse pour passage piéton ou encore, et c’est ce qui nous intéresse aujourd’hui, la réalisation de la copie conforme à l’original (mais version Tichats) des véhicules de la célèbre Croisière Jaune Citroën : LE P17 Kégresse !
Et, c’est lors d’une discussion enflammée -voire avinée- avec son pote Justin, qu’ils décident de tenter une expédition vers des contrées lointaines, en convoi et à bord de ce véhicule légendaire et, à force de leur livrer une véritable guerre des nerfs intensive, leurs deux grandes, exténuées, acceptent de participer à la mise en place du projet et d’en assurer l’organisation initiale jusqu’au jour du Grand Départ !

C’est sous le soleil de Gascogne et les feuilles de haricots de maïs, à un jet de salive de la soue à cochons (ces deux éléments de base étant indispensables à la préparation d’un bon cassoulet digne de ce nom) que le petit Justin vit le jour, au milieu des « oh, con ! Macarel ! Pute cul ! Boudu con ! Enculéééé ! Putain con ! et autres boudiooouuuu ! » si chers aux gens du pays, et qui, dès le berceau, marquèrent définitivement son langage.
La rapidité de ses réactions, ses réflexes fulgurants et son agressivité permanente mais maîtrisée furent, dès son plus jeune âge, développés par l’obligation de traverser le parc aux oies (le seul volatile qui ne devient vraiment sympathique que sous forme de confit, selon lui) pour approcher de l’objet de tous ses rêves et convoitises : le tracteur de la ferme !
C’est d’ailleurs à cet endroit précis, alors qu’il était perché sur le moteur, les papattes pleines de cambouis, pestant contre, je cite : » cetteu salopeurieu d’injequeuteureu » qu’il fit la connaissance de sa future grande qui l’observait d’un air tout aussi surpris qu’intéressé…
Quand il la vit, sa première parole fut : « Passeu-moi donkeu la clef de douzeu, tu seras biengenetilleucon », ajoutant sans désemparer : « Pis si t’avais aussi une baladeuseu et un pastaga, ça serait bienvenue, putain con ! Pask on voille commeu dans le cul d’un coreubeau, putaing ! Et qu’y te fait une de ces soiffeu, que jeu t’en parleu mêmeu pô ! Putaindecon ! ».
Cette dernière phrase fut l’élément révélateur et Juju agrippa immédiatement le petit Justin par la peau du cou pour le serrer dans ses bras, permettant par là-même au dit Justin d’imprimer ses patounes toutes cambouiteuses sur le t-shirt blanc immaculé de Justine, et à celle-ci de l’emmener, par la peau du dos et d’un pas prompt et décidé tout en grommelant des « putaing de con de macarel de vindediousse », vers la baignoire la plus proche, ce qui -malgré l’affection qu’il lui porte- ne reste pas son meilleur souvenir avec sa grande !
Juju étant l’associée indéfectible de Lémonette, Justin rencontra très tôt Calvados et, naquit alors très rapidement entre eux, une puissante amitié forgée par force mandales, insultes et orrions en tout genre, mais aussi par de réconciliatoires apéros, libations, ripailles et autres agapes jusqu’à plus d’heure…
Ripailles auxquelles se joignit bien évidemment l’Abbé dès son arrivée dans la »famille », en participant allégrement aux repas et beuveries qu’il émaillait de : « On ne devrait pas faire ça : la gourmandise est un péché, mes frères… Tout comme l’ivresse ! ».
Sentences œcuméniques qui ne l’empêchaient cependant pas de remplir copieusement son verre et son assiette, nuançant toutefois ses propos d’un signe de croix, d’un Pater et d’un Avé, et de citations fort à propos telle que : « Mais comme l’a si bien dit le Grand Cardinal-Duc de Richelieu : »Si le vin et la chair étaient mauvais pour l’Homme, pourquoi Notre Seigneur les auraient-ils créés aussi bons ?’… A la vôtre mes amis ! Et à la chanté du hipch, Chardinal !!! hipch ! Un Chaint homme ! Hipch… ».
Ce qui donnait, on s’en doute aisément, l’occasion à Justin et Calvados de plaisanter en variations sur le thème : « Il aurait bien fait le serment d’hypocrite… », plaisanteries proférées cependant sous cape au vu de la puissance de frappe de l’Abbé…
Lui aussi Technicien Émérite de Haut Niveau, Justin participe activement, et au même titre que Calvados, à la réalisation de tous les prototypes et expérimentations précités sommairement, ainsi qu’à la création de la TASA.