
Le Feuilleton de l’Été: Présentation des Participants -1-
Oui, alors on s’est dit que quand même pendant que vous attendez la suite, on va vous donner de la lecture, on va pas vous laisser vous rendormir, hein, du coup voila la photo et la biographie des membres de l’expédition……Ça va peut être vous aider aussi à comprendre pourquoi tout ne marche pas exactement comme prévu, au cas où….
Ah si, un détail : quand on parle de « Grande » on parle en fait de la personne avec qui vit le Tichat…

Sa vocation musicale lui vient vers l’âge de 7 ou 8 mois lorsque, faisant ses dents et ses griffes en tirant comme un forcené sur les câbles d’alimentation de la sono de sa grande, il découvre alors que lorsqu’il fait tomber des choses ça produit un son, et que ce son est très différent suivant que ce qui tombe est un vase, un ordinateur, une tasse de thé, un verre de pastis, ou les quatre à la fois… Il se rend compte aussi que, suivant ce qui tombe, sa grande « chante » et « danse » différemment, la poussant même dans des sarabandes endiablées auxquelles elle tient absolument à le faire participer aux sons de joyeuses arias telles que « Attends un peu que chteu chope ! Vindediousse de saloperie d’greffier à la con ! ». Il en déduit alors qu’il y a une étroite corrélation entre le bruit de ce qui tombe, le chant émit et la danse effectuée.
Et, plus il observe sa grande lors des soirées où celle-ci, casque vissé sur les oreilles, se déhanche en tripotant des trucs et des machins bizarres qui produisent des sons et des lumières hypnotiques qui mettent l’assemblée en transe, plus il se convainc du bien-fondé de ses constatations et de ses expériences.
Il décide alors de pousser ses études dans cette direction et, à force d’observations, lectures, visionnages de clips et expérimentations, il perfectionne sa technique et, plutôt que de jeter des objets au sol, il décide de taper dessus…
Variant aussi bien l’utilisation des objets percutants (cuillères en bois, battes de base-ball, marteaux, clefs anglaises ou louches à soupe) que les objets percutés (tambourins, lessiveuses, brouettes, poubelles en plastique ou seaux à charbon) il parvient à moduler les sons et les accords et bientôt touche la musique des sphères : l’anti-accord absolu !
Il publie alors, avec l’aide de sa grande, ses premiers CD et concerts et, salué par un article dithyrambique du célèbre critique Antoine Delafoix (LA Référence Mondiale dans le domaine acoustique et musical) et remarqué par les prestigieux « Tambours du Bronx », il entame avec eux une tournée mondiale retentissante (Et c’est pas rien de le dire…).
La justesse, la précision et l’harmonie de ses compositions et des ses improvisations, lui font alors obtenir le poste tant prestigieux et si convoité de « Sonneur Officiel de la Cathédrale Saint-Emilion de Lingua Franca » !
Ainsi, lorsqu’un poste de Clochier est créé au sein de l’Expédition Citronelle, c’est tout naturellement à lui que l’on fait appel et il n’hésite pas une seconde, surtout que ses potes musicos en font partie aussi. Il fonce alors rejoindre ses copains sur le chemin de LA Grande Aventure !

Dès son plus jeune âge, il fut bercé par sa grande dans les arts, l’ésotérisme, la poésie, la rêverie nonchalante et les étoiles. Céné avait ainsi l’habitude de montrer à Agénor le ciel étoilé comme son litron de Joligrains durant les nuits de son premier été…
Malheureusement, elle avait aussi l’habitude de s’endormir sur place, le laissant seul, désemparé et perdu, loin de sa gamelle de croquettes qu’il affectionnait tant… Il décida donc, par une nuit de pleine lune emprunte de romantisme, de trouver un moyen empirique mais précis pour s’orienter dans cette immensité scintillante…
Bien entendu, cette première tentative se solda par une errance aussi totale que désordonnée se terminant en apumage* complet sans le plus infime repère : il était bel et bien perdu !
Il se voyait déjà terrassé par une faim abominable et mourir dans des souffrances horriblement atroces, lorsque, sortant de la nuit telle la lumière du phare salvateur pour le marin égaré, une voix aussi calme que rassurante se fit entendre : « Tu m’as l’air perdu, mon p’tit gars… Tu cherch’rais pas ta gamelle, par hasard ? Alors, suis moi ! ».
Il vit alors apparaître un vieux chat aux allures de sage qui le regardait avec gentillesse et bonhomie. Il le suivit donc jusqu’à bon port et Grand Papy Tichat, puisque c’est de lui qu’il s’agit, lui proposa alors de lui expliquer comment retrouver son chemin en toute occasion aux moyens d’instruments, cartes et repères aussi divers que variés et adaptés aux circonstances du moment.
Agénor, bien sûr, accepta avec enthousiasme et, de conversations en exemples, d’études poussées en exercices pratiques les plus pointus, il devint bientôt un Expert de l’Orientation.
Lorsque son vieux Maître jugea que sa formation était enfin aussi complète qu’une crêpe Bretonne, il lui offrit son pendule (pas l’horloge de son salon, hein, mais UN pendule magnétique ! Rhalalala , j’vous jure, des fois…), sa boussole et sa pierre d’orientation (ainsi que d’autres objets d’une très haute technologie, tel que le Trigonométreur Pendulaire A Impulsions Sustentatoires [TriPAIS]). Agénor, ému aux larmes, décida alors, pour honorer son Mentor comme il se doit, de rejoindre l’Expédition Citronelle en qualité de Boussolier-Etoilier pour faire bénéficier ses copains de son savoir et offrir au monde entier ses connaissances.
Le jour du « grand départ », auquel Grand Papy Tichat assistait en agitant un grand mouchoir à carreaux, ce dernier murmurait cependant : « houlalalalaaaa… ils ont quand même pas le cul sorti des ronces ! ».
*Apumage = Nom masculin. Du verbe Apumer (voir ce mot) = se paumer en Lingua Francien courant.
(Dictionnaire Pratique du Lingua Francien Ordinaire & Courant, Édition 2022)

Lorsqu’il arriva tout chaton chez Lémonette, Lambert fut aussitôt attiré par les différents appareils de mesures du Laboratoire de sa grande et celui de son « aîné », Calvados Lendive. Bien qu’il ne comprenne rien à rien, ou si peu, il était cependant envahi par une incommensurable soif d’apprendre et de savoir et, pour ce faire, il explorait, reniflait, tapotait de la papatte, allant même jusqu’à ressentir l’appel de la technique sous forme de coups de courant, notamment lorsque, pour voir si ses yeux s’allumeraient, face à un miroir, il enfonça sa queue dans une prise de 220 Volts !
Ce premier essai, très héroïque -avouons le- mais cependant fort peu concluant, se solda par un « maaaaaaaaaaaaaarrrraaaaaooooowwwwwwwwwwwaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa » de pas moins de 245 Décibels et un poil ébouriffé pendant 3 jours !
Et, même encore maintenant, notamment les soirs d’orage, il y a de petits arcs électriques qui tressaillent entre ses oreilles…
L’expérience, néanmoins, fut le déclic de sa vocation : désormais, il inventerait des « trucs et des machins » qui feraient progresser LA Scieeeeeeence et l’Humanité…
Sa grande le surveillait sans cesse et Calvados Lendive, son frère d’adoption, lui interdisait formellement de toucher à ses montages ET à ses précieux outils. Mais laissons lui la parole : « Oui, alors… déjà, un outil, c’est comme un tracteur ou une brosse à dent : ça se prête pas ! Mais en plus, cet abruti-là, il sait pas s’en servir : l’autre jour, il essayait de desserrer un boulon de 12 avec une clef de 14 ! Alors ça, pour tourner, ça tournait… Et heureusement que j’ai réussi à l’arrêter juste au moment ou il attrapait le marteau à bomber le verre, hein ! De toute façon, il est maudit : dès qu’il approche à moins de 1m50 d’un appareil, y a automatiquement explosion, grincement, implosion ou blocage d’un mécanisme quelconque… Et attassion, hein, j’vous dit ça mais je suis pas superstitieux ! La preuve : mon Grand Oncle Hydromel était un Tichat noir, né un vendredi 13 dans une fabrique d’échelles, alors… ».
Ainsi, voila pourquoi et malgré toute sa « bonne » volonté, le petit Lambert n’eut jamais l’occasion de mettre en pratique ce qu’il apprenait !
Il se lança donc, corps et âme, dans une succession d’études toutes plus poussées les unes que les autres, études couronnées par l’obtention des diplômes les plus recherchés et les plus reconnus, et son évolution dans cet univers hautement technologique forgea son caractère en lui donnant un TRES sérieux bagage théorique.
Hélas et malheureusement, il n’eut jamais l’occasion de mettre en pratique ce qu’il apprenait ! Il devint donc, par la force des choses et du Destin, un théoricien de génie mais incapable de la moindre réalisation ! En un mot : un ingénieur, mais quel ingénieur !

Tout petit déjà il choisit avec soin les croquettes de sa gamelle, laissant de côté celles qui lui plaisaient moins -ce qui n’était pas rien-. Particulièrement attiré par les fumets enivrants se dégageant de la cuisine, il se mit à observer avec attention tout ce que sa grande fabriquait avec les divers ustensiles et produits odoriférants se trouvant dans cette pièce fascinante. Notant scrupuleusement le fruit de ses observations méticuleuses dans des cahiers à spirales (comme avant lui, le faisait William Sheller dans un autre domaine) tout en approchant au plus près sa truffe des plats qui mijotaient, dans un but purement pédagogique mais n’excluant pas de goûter.
Il devint dès lors, et très rapidement, un champion de l’évitement de louche en pleine mouille. Néanmoins, l’étude des trajectoires ainsi évitées lui permettra de devenir à son tour un champion du lancer.
En grandissant, et fort de ses études, il se met a préparer lui-même ses propres gamelles de « bon miam-miam » (sic), expérimentant diverses associations de goûts et surveillant particulièrement les cuissons, au grand désespoir de sa grande qui n’en peut plus de tenter de récupérer ses casseroles et ses marmites au contenu carbonisé…
Petit à petit, l’habitude et l’expérience affinent son geste et, le succès aidant, ce qui n’est au début qu’une marotte devient très rapidement une passion, la passion une spécialité, la spécialité un métier, le métier un sacerdoce !
Il signe dès-lors quelques plats réputés : la croquette en gelée, c’est lui ! L’aspic de tête de poisson, c’est encore lui ! Le velouté de crème et sa mousse de lait, c’est toujours lui ! Et enfin, son plat le plus célèbre et qui a fait sa renommée internationale : la pâtée aux cinq saveurs sur son lit de foie gras aux anchois persillées aux pickles de chocolat-vanille !
La découpe et la préparation des viandes les plus variées lui ouvrent alors la voie vers de nouvelles connaissances, dont une en particulier : l’anatomie !
En parallèle de la gastronomie la plus recherchée, il oriente alors ses études vers la médecine et la chirurgie, car, comme le professe le vieil adage médical : « Quand on sait désosser une épaule d’agneau : on sait réparer une fracture ! Et quand on sait préparer une tête de veau sauce gribiche : on sait soigner une fluxion de poitrine ! »…
Soignant les blessures et les bobos avec une efficacité redoutable -et une dose de gnôle relativement conséquente- il se fait rapidement une réputation de « Chef Cuisinier-Rebouteux » qui lui ouvre en grand les portes de l’Expédition Citronelle à un poste tout aussi prestigieux qu’indispensable.