
EN VACANCES AU SUD DE LA ROUTE 66!
Débarqués z’aux USA, le vol n’ayant évidemment pas été une mince affaire grâce à Suzanne et à ses exigences … Le passage de la douane a été encore pire! Ses pommades pour ses varices paraissant éminemment suspectes aux hommes de l’art. Sa bouteille de Fernet-Branca ne pouvant même pas corrompre les …incorruptibles! Pis le Fernet-Branca a aussi atterri à la poubelle! Je vous dis pas le scandale! Pour finir, on a réussi à prendre enfin le car! Un car fin et racé comme un lévrier. On pourra pas en dire autant de Suzanne qui ne cessait de réclamer des pauses-pipi! Heureusement Suzanne a trouvé le moyen de converser avec une dame mexicaine à peu près du même âge qu’elle. Mais il a fallu calmer un peu les choses lorsqu’elles ont entamé un concours de varices* … Elles ne parlaient pas du tout la même langue mais visiblement ça n’avait aucune importance, c’est aussi çà l’Internationale des Pénibles!
Et le grand moment était arrivé! OUI! Le moment tant attendu de commencer ce fameux trekking … Une fois aimablement jetées du car presque à l’arrêt, nous nous retrouvions au carrefour de la petite « road 666 » et de la fameuse Road 66.
Faut avouer que c’était beau! Un soleil éclatant, une hygrométrie proche de zéro, un paysage plus aride que la gorge de Juju au lendemain d’un 14 juillet… des buissons rachitiques et mourants, des cactus plein partout et une sorte de latérite rougeâtre et ocre à perte de vue.
L’Ouest Américain Sauvage kwa …

Suzanne ne cessait de pester pour son Fernet-Branca perdu tandis que le vent jouait les chouettes quasi aphones en hululant en pure perte. Pas un chat, pas un rat … par contre dans le ciel, des sortes de gros moineaux locaux planaient en cercle autour de nous. Des moineaux noirs d’au moins 15 kilos! N’empêche qu’ils planaient majestueusement!
« Majestueux, majestueux … j’t’en ficherait des « moineaux majestueux! Ce sont des vautours! Vautours à la recherche de dinde égarée … bécasse! »

En plus on se seraient crus en plein centre ville à nous faire siffler! C’est gentil mais un peu cavalier quand même …
…pourtant on ne voyait aucun loustic en vue…
« Cherches pas! C’est ces fichus serpents qui sifflent! »

« Comment çà des serpents? Où çà?! »
« Ben tu viens de marcher sur un et de le réveiller! »
» …iiiiiiiik il m’a presque mordue! »


« Quand crotale pas content lui toujours faire ainsi! Et quand Suzanne pas contente …Tiens! Et re-tiens saleté! »

Et une Suzanne furieuse s’est mise à les piétiner sans vergogne, tentant de les écraser à coups de talons. Les mollets couverts de morsures, Suzanne avec un air de satisfaction démente éructa en ricanant « Voilà! Y mordront plus personne! »
Comme Suzanne est fort bigleuse, ils n’ont pas semblé souffrir outre mesure de fractures. Par contre les pôv’ bêtes se sont mises à convulser, visiblement empoisonnées et mourant dans la minute qui suivait! Effectivement, on ne mord pas impunément Suzanne!
On a repris notre route pour nous diriger (au jugé) vers la ville de Rosestone, bon, ça manquait un peu de panneaux indicateurs mais après tout c’était très joli!
Et c’est là que nous sommes tombées sur des indigènes! Enfin c’est plutôt les indigènes qui nous sont tombées dessus!

« Bonjour! Vous savez où on pourrait trouver de l’eau? Pis on commence à avoir aussi un peu faim! »

« Chhhhmjeukpfffmushumu shuk! »
« Mais kékédisent? »
« Elles portent un foulard sur la bouche, comment veux tu qu’on les comprenne?! »
« VOS FRUSQUES ET FISSA SINON ON VOUS REFROIDIT ILLICO! »
« Ah oui, dit comme çà … çà donne pas à réfléchir hein! »
Suzanne n’aurait pas dû avoir le réflexe de dégainer ses aiguilles a chignons ou ses aiguilles à tricoter.


Vu comme çà effectivement, notre choix était très limité

« Doux Jésus! En plus il y a des brigands dans le coin?! »
« Chnmfchlpbrrrff … OUI! »
« Ah merci de nous prévenir quand même! Dites z’auriez pas un peu d’eau et de quoi grignoter un peu parce que là … »
« OK! VOS FRINGUES D’ABORD! »

« Va pas nous coller la honte quand même, bécasse! Retiens toi 2 minutes! » me dit aimablement Suzanne qui commençait à ôter son gilet fétiche tricoté par son arrière grand-mère. Une sorte de gilet collector …
C’est là qu’on a failli mourir une première fois! L’une des banditas s’est sentie mal quand Suzanne a commencé à ôter ses bas à varices …

Résultat? Ben j’avais perdu mes nippes et on avait gagné une gourde et 2 barres chocolatées. Finalement on s’en sortaient plutôt pas mal. Quand à elles, elles avaient évité les bas de Suzanne et son gilet fameux, parfum naphtaline et violette et elles avaient gagné une paire de sandales, une jolie jupette confortable et un chemisier léger idéal sous ce climat torride!
Bon, l’eau était chaude et les barres « chocolatées » c’était du pemican. Viande de bison râpée et séchée, mélangée de baies grâce à de la graisse de bison. Il ne doit y avoir qu’un seul parfum: goût rance. Pour la texture, Suzanne y a laissé 2 bridges et 3 plombages … Mais on venait d’échapper à une crise sévère et soudaine de saturnisme!
On n’était pas sorties de l’auberge pour autant …
That’s the Laaaaaaaaaw of the West!
*J’ose même pas vous parler du reste!
A suivre … 😉
Merci aux bandidas: Aline, Anthena et Elheana! 🙂
Votre Paulette.