Le Feuilleton de l’Été: Premières Aventures


Miss Lemon : Salut tout le monde !!!

Justine Sixpence : Bonjour les ami(e)s !!! (J’ai mis un  »e » entre parenthèses pask sinon tu vas voir qu’y acore des cons qui vont nous faire chier ak la parité et toussa)

– Bon, ça y est : l’expédition est arrivée ET repartie de Concarneau ! Enfin pour être exacte elle partait ce matin, et hier soir il y avait un concert pour fêter ca, mais on est pas restées hein, passkeu Tichats + Musique = DANGER !!!

– Surtout quand on connait leurs instruments, mais vous allez avoir l’occasion de voir ça…

– Faut quand meme qu’on vous raconte la meilleure de la semaine, et pourquoi ils ont déjà une semaine de retard… Quand ils sont partis du port de Lingua, y a Joe, le mec de Guéguette, qui a voulu faire de l’humour. Et déjà, ça : c’est plus que suspect !

– Bah, d’un autre côté, quand on connait Joe…

– Il a dit au Boussolier : « Ah vous allez à Concarneau ? Au Chili? »

– Et c’est de là que tout est parti ! Enfin, quand je dis « parti »…

– Le Boussolier, qui avait déjà le mal de mer avant de monter sur le bateau, il a connecté Chili + Concarneau, et il a tracé la route… Et ils sont partis… Vers le Chili !

Direction le Chili !!!!!!

– Pis attassion, hein : fiers comme des Papes !! En chantant « Santiano » (sauf Agénor, le Boussolier, qui vomissait accroché au bastingage avec son Adrian vissé sur la tête…). Et Quenottes qui s’époumonait à leur brailler : « Naaaannn ! Suivez le U96 !!! Hé ho !!! LE U96 pétard de canard !!! »…

– Oui, enfin Quenottes il s’époumonait quand il pouvait passkeu, quand il a flairé la gourance, il pouvait plus s’arrêter de rigoler !

– Oui, c’est vrai aussi…

– Ils avaient calculé trois jours de traversée. Du coup, pour une fois, ils ont pas été trop bêtes -enfin certains d’entre-eux- et, quand ils ont vu que ca faisait une semaine qu’ils étaient sur l’eau, ils ont demandé au Boussolier s’il s’était pas gouré, par hasard… Bon, je vous passe les détails… Mais du coup, le Boussolier il a pris des baffes, il a recalculé, ils ont fait demi-tour, et ils sont entrés dans le port de Concarneau à la rame, pask y zavaient plus de fioul… Et, en voyant ça, Quenottes a failli faire un malaise tellement il rigolait !

Quenottes mort de rire (si! si! ça fait comme ça un grand requin blanc qui rigole, et si vous me croyez pas, allez vérifier vous-mêmes)

– Oui, pask il faut vous dire que Quenottes nous avait suivi, histoire de faire une balade et de sortir un peu de Lingua. Pis de pas louper  »Ça », surtout…

– Bah oui, et aussi pour dire  »Au revoir », passkeu il est comme nous : ils les adore ses Tichats, Quenottes…

– Habah, qui ne les adorerait pas, hein…

Ils sont fiers en plus !!

– Bon ! En tout cas on attend avec impatience leur première communication, pour vous la faire partager… Habah tiens, un courrier arrive !

– Et ça vient de Concarneau, dis donc !

– Habah ya même deux lettres dans l’enveloppe, le compte-rendu du  »concert », et un mot du radio… Ha, et pis ils ont même mis une carte postale de Concarneau ! Ça c’est gentil, ça…

Carte postale…. On vous lit pas ce qu’ils ont écrit hein, vu qu’ils on rien écrit du tout, mais ça fait rien, c’est gentil quand même

– Houlala, quand ils sont gentils, c’est qu’il y a un VRAI problème ! Mais, bon : zyva, et si tu peux nous épargner les « putain con », ça f’ra gagner du temps, hein !

– Oki, je lis :  »Salut les grandes !…

– Ça commence bien… Habah on a qu’à lire une page chacune, tiens, paskeu y a du volume mine de rien !

– Bon,  »Salut les grandes !… Vous avez le compte-rendu du concert de hier soir. Bon… Ça a un peu foiré, mais ya un effet secondaire: la bivalve éthérique de ma radio a pété ! Du coup : plus question d’émettre à longue distance… Alors, j’vous préviens et vous aurez plus de nouvelles avant qu’on rente. Signé : Justin Cassoulet (Radio-Carrossier de La Croisière Citronelle) »…

– Et valààà : les conneries commencent !… Bon, fais moi voir steu page… Alors… Vache ! Il aurait du faire toubib avec cette écriture là !

– Bah, c’est des pattes de chat hein, jusque là : c’est logique…

– Oui, r’marques… Bon… « Mes biens chères grandes, (y s’répéte en plus)… On est bien arrivés à Concarneau ; mais, ça : vous d’vez l’savoir, vu que vous zétiez là aussi quand on est arrivés vu kvous étiez là… Passkeu, si vous zaviez pas été là -pis nous non plus, du reste-, vous zauriez pas pu l’savoir et c’est pour ça que c’est mieux que je vous l’dis, même si vous l’savez déjà par rapport à ske j’vous ai déjà dit (Cf. Ci-dessus), pis aussi du fait que vous vous zétiez déjà sur place… ‘fin bref…

– Oh putain, ça part fort !

– Oui, hein…

– Quand ça démarre comme ça, en général, ya une grosse connerie derrière…

– « Y avait un bath de comité d’accueil pour nous accueillir vu que ça ça sert à ça vous m’direz ! Donc, y avait plein de Tichats de Concarneau (En fait c’est logique pask on était à Concarneau, hein, alors que si on avait été à Dole, ben ç’aurait pô été les mêmes Tichats, hein, vu ksaurait été des Tichats de Dole… Sauf, bien sûr, si y en a qui voyagent, mais bon… En plus, même si y voyagent, j’vois pô pourquoi les Tichats d’Concarneau s’raient v’nus nous attendre à Dole vu qu’on y passe pas pisk on va à Lamotte-Beuvron, pis que Dole, déjà : c’est pas sur la route et qu’en plus y a pas la Mer  !)… Y avait donc M’sieur l’Maire des Tichats de Concarneau, Casoar Lacrète que c’est son blaze, et qu’a fait un beau discours…

– Oh ba dis, ya eu du beau linge ! A mon avis on a bien fait de décharger vite fait et de se tirer dans la foulée…

– Habah ça, j’pense qu’on a plus que bien fait, oui !

– Pis, tu nous vois en bleu de travail en pleine réception officielle ? Déjà que, bien fringuée, ça me gave copieux…

– Non, pis en plus les humains étaient pas là pour nous accueillir non plus, alors…

– Nan, décidément on a bien fait…

– Grave !

– Sauf que on aurait peut être pu éviter le « un peu foiré » passkeu ça, ça m’inquiète un peu quand même, ça…

– Oui, ben ata qu’on lise la suite, on va bien voir. Pis d’façon y a Bizounours qu’est là bas alors…

– Oui, mais ça me rassure qu’à moitié… Passkeu, s’ils y mettent du leur, et c’est pas bien difficile, ils deviennent incontrôlables ! Continue…

– Bah, on va bien voir… Bon : « Après son beau discours (un peu long et un peu chiant kaméme, faut bien l’dire) où il a causé de  »Pied sur la Lune d’une main de fer », de  »Découverte des zamériques » et de  »Descente des Champs Épicés », ‘fin bref, y nous a invité à un buffet (non, non : pas dans son armoire de cuisine hein, un truc où qu’on mange et où qu’on boit. Ça s’appelle un buffet aussi…).

– Houlalaaaa… Il a pas du être déçu st’homme là, les Tichats dans un buffet : c’est redoutable !

– Ben, c’est un Tichat lui aussi, hein, alors…

– Tu crois qu’ils sont tous pareils ?

– Bah, y a pas d’raison…

– Nan, pask les nôtres y sont quand même gratinés, hein…

– P’téte pas les Chartreux et les Persans, r’marques : beaucoup plus snobs, à mon avis…

– Ha oui, t’as pas tort… Bon, continue…

– « La fête était un peu chouettoss ! Y avait même des Tichates en costume traditionnel Breton que c’était drôlement beau avec leurs espèces de cigarettes russes sur la tête… Du coup, pour remercier tout ce monde là, y a Nicéphore qu’a dit : « Hé les copains, si avec les potos musicoss on leur improvisait un concert… On a le temps de s’mettre en place vu que les festivités sont du genre à durer : c’est des Bretons, hein ! »

– Ha, nous y voilà : on va enfin savoir ce qui a « un peu foiré »…

– Oui, je le sens bien aussi… Habah la page suivante c’est toi, la mienne est terminée… Sur une tache de ce qui ressemble à du pinard, tiens…

– Ok, je continue.

– Tiens, s’pas une tache de pinard aussi là, en haut ?

– Oui, ça en a l’air, à l’odeur c’est même de La Citadine ! Encore heureux que ca ait pas troué la page…

– Tu m’étonnes ! Perso j’utilise que ça pour décaper les gamelles en cuivre de ma mamie… Mais, bon…

– Oui, bon… J’continue :  »On a tout bien mis en place tout comme il faut, pendant qu’l’Chef faisait son discours de remerciement. (C’est vous dire si on a eu du temps pour tout installer, hein…). En même temps qu’on branchait tout, on a entendu qu’l’Chef il disait que c’était lui qui offrait un concert pour célébrer l’accueil (Habah y manque pas de gaz celui-là, tiens…) même que l’Abbé l’a regardé d’un drôle d’air, comme s’il était étonné…

Une très jolie salle des fêtes
Le chef en plein discours

– Ouais, ben il a eu du bol que l’Abbé sache se tenir en public… quoique…

–  »Nous, on a pas voulu faire de vagues sauf, sauf Nicéphore qu’était pô côtent -mais alors pô côtent du tout-, passkeu l’idée était de lui ! Mais Justin (Habah ça doit être Calvados qui a pris la relève du stylo, on dirait) lui a dit : « Fais pas deu bruuuiiit, ca vâ sûreument servireu, con ». Sur le coup j’ai pas compris, et puis le discours s’est terminé sous les  »pof pof pof » du public…

– Habahoué, forcément : les coussinets !

– Habah oui… En même temps, comme ils applaudissent pour un oui pour un non, si ça faisait  »clap clap clap » on en aurait vite assez, hein…

– Oui, et encore qu’on a du bol : y zont des chaussures, alors ça limite…

– Bon, je continue, passkeu ça d’vient intéressant…

– Zyva ma Poupougne…

–  »Abel était aux percus, comme d’hab’, alors il a donné le tempo :  »1.. 2… 1, 2, 3, 4 !!! » et on a attaqué !

– Aie !

–  »Mais pas longtemps, en réalité…

– M’disais bien aussi..

–  »En fait on a inventé le concert  »mono note » !

– Ça promet…

–  »Après coup, on a analysé et voilà ce que y a eu : TOUS les instruments on joué la première note -un FA Dièse- et Justin, en douce, a poussé la sono à donf, pour (je cite) « Voireusseu qu’ella un peu dans les tripeus, putain con ! ». Seulement, il a pô anticipé le fait que le Chef avait un peu avancé son micro pour être sur qu’on le voille bien…

– Me dis pas qu’ils avaient sorti leur fameux Turlusiphon ?

– Bah écoute, vu ce que je lis : ils avaient TOUT sorti !

– Sainte Vierge !!!

– Le turlusiphon, la harpe électronique, le set de percus complet, et même l’harmonium de l’Abbé ! Et, tiens toi bien…

Percussions : Abel Gingle
Electro Harpe : Sylvain Etiré
Harmonium: Nicéphore Ensalade
Sono : Justin Cassoulet et Calvados Lendive
Turlusiphon: Adrien Clafoutis
Turlusiphon: Adrien Clafoutis (Ya deux photos passkeu c’est gros)

  – Aie aie aie aie aie…

– Y avait même une cornemuse !

– Oh putaing !!! En Bretagne, en plus !!! Zont pas du être déçus, les Bretons !

– Habah ata : tu vahouars la suite…

– Oui… Chuis impatiente, tu peux pô savoir… (air déconfit et dépité)

–  »Donc, le micro était un peu avancé et, au moment où le son est sorti des  »gamelles »*, ben l’micro l’a chopé direct !

– Ouch !!!!!

–  »Le son a été renvoyé vers la sono, vu que le canal du micro était ouvert et, le temps que Justin coupe, c’était trop tard : le Larsen était parti ! J’en avais jamais entendu de pareil… Une espèce de grondement comme un réacteur d’avion de chasse…

– J’espère que Cassoulet avait pas le casque sur les esgourdes !

– Ça a monté, monté, monté… Puis c’est parti dans les aigus : tout le public s’est retrouvé couché sur le dos ! Pis ça a cessé d’un coup et y a eu comme une détonation, et Justin avait l’air tout bête à regarder une groooosse lampe sur le dessus de son appareil et dont il restait plus que le culot d’où sortait une petite fumée…

Ça va marcher moins bien …

– Habah y d’vait être jouasse !!! Lui qui prend tellement soin de son matos…

– Habah oui, mais il a poussé trop fort ! Du coup ça devait être la fameuse valve…

– Oui, c’est vrai aussi, mais bon : y voulait faire plaisir…

– Habah ça… D’ailleurs, le plaisir il est sur ta feuille !

– Habahoué… Ha tiens, cette fois on dirait une tâche de bière…

– Bah, la musique et les émotions : ça donne soif…

– Oui, c’est vrai aussi…

Ya des dégâts

– Je continue, donc : « A partir de là, les événements sont devenus un peu confus…Y a eu un graaaaaand silence, genre un peu comme quand on retient son souffle, à la maison, quand on regarde un flime où kiya du suspence… Pis là, d’un coup, toute la salle c’est levée d’un bloc et est partie en courant comme quand vous faites un « Mana » avec vos copines en poussant des grands crie d’Orfraie ! Du coup on s’est retrouvés tout seuls sous les lampions et surtout : comme des couillons !

– Habah, j’imagine bien le bazar que ça a du être : un Larsen comme ça, ça rend sourd et fou ! Remarque que ça dure pas hein, mais quand même…

– « En fait, mais ça on l’a compris qu’après, si les gens braillaient comme des sirènes d’incendie, c’est parce qu’ils étaient tous devenus sourds comme des chaudières !!! (Rassurez-vous, hein : le lendemain tout était red’vnu normal)… Bon, quand j’dis « normal »… ‘fin, bref…

– Bah, on connait pas les Tichats de Concarneau, mais pour les nôtres, « normal », c’est une notion subjective…

– TRES subjective ! Voyons la suite : « Donc, on était plantés là, sous les lampions et comme des couillons (mais ça je l’ai d’jà dit ch’crois), à se regarder sans savoir trop quoi dire pis avec la sensation d’avoir un paquet de coton hydrophile dans chaque esgourde… Y avait surtout l’Abbé qui regardait plus que les autres… Il regardait chacun tour à tour avec un air pas commode du tout, pis des yeux qui faisaient penser à des lances-flammes, mais genre  »lance-flamme thermonucléaire »…

– Oh putain, ils vont rien prendre ! L’Abbé, quand il est comme ça, faut qu’il tape dans quelque chose ou sur quelqu’un… En général, c’est plutôt sur quelqu’un, d’ailleurs, mais bon…

– Ata, ata, ça se précise… J’continue : « Et bien sûr ce con d’Chef, toujours à fayoter et qui voulait pas être en reste, essayait de faire comme l’Abbé… Sauf que chez lui ça donnait plutôt envie de se tordre de rire… Mais bon, en regardant -très brièvement- l’Abbé à notre tour, on n’avait VRAIMENT pas envie de se marrer, mais alors : pas du tout !!!

– Bah nan, ils ont du prendre cher… Pas la chanteuse, hein…

– « Et c’est là que Cassoulet, le radio, a eu un trait de génie comme en voit rarement dans ce genre de situation : il a rajusté son caxe colonial -Heureusement pour lui, il avait pas mis son caxe audio donc : il était pas sourd !- il a avancé aussi fier et décidé que si il avait acheté un bar-tabac, y s’est planté devant l’Chef, il l’a fixé droit dans les zeuilles et y s’est mis à gueuler : « Putaing deu con ! Jeu teu l’avais bien dit queu ça marcheurait jamais, TON trukeu, con ! Jeu teu l’avais dit queu ca allait êtreu trop foreu, maquarel ! Mais naaaan : y fallait queu Môssieur fasseu l’impôrtant ! Y fallait queu tu teu fasseu bien voireu, putain deu con !!! Et tu leu vois le résuleutat maintenant, hein, tu leu vois coreuneucul deu la mèreu molleu ?! Et ma radiô qu’est en vrakeu en plusseu, hein ! Ho, bouducon ! Je m’en vais t’esquicher le bout du nez moi, mêmeu queu ça va pas traîner !!! »

– Ooooooohhhhhh l’enfoiré !!!!! Ça c’est bien joué !!! C’est pas ton Tichat pour rien, tiens !

– Habah dis : c’est un Gascon, hein… D’Artagnan, toussa… (Kof kof kof brmm brmm) Ata la suite, c’est pas mal non plus !

– Habah jeum doute, oui !

– « Et là, les potos musicoss (qu’étaient pas sourds non plus vu que EUX, ils étaient DERRIERE les enceintes) ont rejoint le radio et ont continué sur le même ton : « Parfaitement, on avait pas encore testé les instruments ! On n’était pas près ! On voulait pas ! Pis d’abord, c’est pas nous ! On n’y est pour rien ! D’ailleurs on n’était même pas là !!! » le tout, bien sûr, en hurlant comme des damnés pour être sûrs que l’Abbé entende bien…

– Magnifique !!!

– « Et ça, malgré sa surdité temporaire : il l’a TRES BIEN entendu, l’Abbé… Il s’est approché avec un étrange sourire aux lèvres…

– Bah, surtout avec le discours de l’autre petit enfoiré avant…

– Habah ça, y s’les cherche : y s’les cherche, hein…

– Bah oui ! J’espère simplement pour lui qu’il va changer en route hein, passkeu sinon, ça va être l’enfer pour lui…

– Hobah à force de s’manger des mornifles par paquets de 50, ça devrait, hein… Mais, bon… En atadant, je continue…

– Oui, zyva !

– Donc : « Il s’est approché avec un étrange sourire aux lèvres… Pis des tits yeux tout pétillants… Il a écarté deux des musicoss en susurrant -en fait y beuglait mais y s’en rendait pas compte- « Pardon, mes chers enfants… ». Là, il s’est planté devant l’Chef qu’avait l’air tout bizarre, il lui a fait un grand sourire et l’a gentiment pris par les épaules en lui susurrant (en réalité : y gueulait toujours, vous aurez rectifié…) : « Viens, mon petit… Viens, mon tout petit : on va aller causer plus tranquillement un peu plus loin… »

L’Abbé a alors chopé l’Chef par la peau du cou et il l’a emmené manu militari derrière la scène, même que les patounes du chef elles touchaient pas le sol !

Bon, vous vous imaginez bien que, même si on retenait une irrépressible envie de se marrer, personne a moufté, hein… Pask avec l’Abbé, des fois, y peut y avoir des effets  »Boomerang » ! Mais plutôt du genre Boomerang en fer forgé, v’voyez…

Va prende cher le chef

On a kaméme entendu des  »Cphof ! Chbaffe ! Chbeigne ! Chtarte et Chmandale ! » ponctués de  »Ouch ! Mmmff ! Aie ! Heurrff ! Ummppff ! »…

On a alors vu rev’nir l’Abbé la mine renfrognée et la vareuse et l’béret de travers, et qui marmonnait des trucs genre  »M’en vais teul faire passer, moi, l’péché d’orgueil, boug’ eud mécréant ! Nan mais c’est vrai quoi à la fin, hein… On absout, on absout, et au final on passe pour une truffe ! Nom de Lui… ».

Puis, il est parti d’un pas décidé vers le dortoir qui avait été installé spécialement pour nous ; et ça c’est chouette pask ça nous a évité de monter les tentes… Du coup, on a tous été se pager aussi, et c’était pas du luxe…

Le lendemain, on s’est levés aux aurores, pask mine de rien : y a de la route à faire et, en plus, fallait qu’on aille à la Criée charger le tombereau de sardines fraîches pour les amis de Lamotte-Beuvron.

On a vu aussi revenir le Chef, les vêtements un peu déchirés et avec un joli coquard, mais on a rien dit. Il est allé se changer et se passer de l’Arnica et il nous à rejoint à table où on a pris un solide et copieux p’tit déj’ avant de se mettre en route ; pis ça a aussi permis de détendre l’ambiance et de remettre les  »compteurs à zéro ». Du coup on a fait marrer le Chef et l’Abbé ils sont vite redev’nus copains, et ça c’est chouette aussi pour la suite de nos aventures !

Sk’y a été moins chouette, par contre, c’est quand on a mis le convoi en marche… Déjà, on a trouvé un tantinet bizarre que personne soille venu nous voir, mais bon, on a pensé que vu l’heure matinale, les gens devaient core dormir…

Pis, arrivés à la fameuse Criée, y a un grand, un groooos bonhomme tout rougeaud, avec une casquette de marin pêcheur vissée sur la tête et qui puait la vinasse (Je précise hein : la casquette ET le gros bonhomme puaient la vinasse hein…) qui nous a toisé avec l’air d’un phacochère qu’aurait trouvé une clef à molette en lâchant un :  »Ha ! C’est  »vous » ! » un peu déconcertant, limite même vexant…

Il a lâché un  »Burps ! » puis il a demandé  »Oukellée vot’ remorque qu’on y balle eul poisson ? ».

Le Chef lui a désigné l’objet et là, y a un gros filet qui s’est ouvert juste au dessus de la r’morque, et pleeeeiiinnn de sardines en sont tombées ! C’était marrant à voir, d’ailleurs, comment les bestioles elles frétillaient et sautaient…

Et c’est là qu’est enfin arrivé le Maire des Tichats de Concarneau, juste au moment où on demandait au gros bonhomme combien de sous on devait pour ces belles sardines fraîches. Le type a pas eu le temps de moufter que le Maire disait  »Nan, nan, nan, nan : rien du tout ! Rien du tout : c’est cadeau de la Municipalité ! Avec nos remerciements ! », tout en cavalant après chacun de nous pour nous faire monter dans les bagnoles en disant  »Allez, allez : vous avez de la route à faire ! Faut pas traîner, sinon vous s’rez jamais à l’heure ! Péchez vous vous allez être artard, bon sang ! Allez, allez, au r’voir, au ‘r’voir »…

Bon… On a trouvé ça bien urbain de sa part et du coup on s’est mis en marche, l’Abbé dans la chignole de tête, et Agénor en fin de convoi avec la remorque de sardines.

Le truc aussi qu’on a pas bien compris, c’est que, quand on est passé devant lui, le Maire il agitait un grand mouchoir à carreaux et y nous criait :  »Et pour l’retour : passez donc par Boulogne-Sur-Mer : c’est bôcoup plus court pour rentrer à Lingua Franca ! »… Habah chuis sur une tache de pinard à nouveau, c’est la fin de page !

– Bon, bah ça y est : ils sont enfin partis, et on est au moins sures d’une chose, c’est qu’on va pas avoir de nouvelles avant qu’ils reviennent et ça m’inquiète quand même pas mal. Je sais bien que Bizounours est derrière, mais même lui il peut pas tour gérer…

Bizounours avant le départ:  » Dites vous êtes sures que je dois y aller ? »

– Ouais, enfin on lui à filé un Ailphone, au cas où… Donc, y peut nous appeler…

– Oui, oui.. D’ailleurs c’est pas le chargeur qui va avec là ?

– Ha merde ! C’est ballot ça, dis donc !

– Oui, hein…

– Sans compter que de toute façon, en rase campagne, pour charger…..

– Ouais… R’marque il est démerde, y pourra toujours demander à kékun de lui recharger son bidule… Après, est ce qu’il aura du réseau, ça…

– Oui, et quand Bizounours demande gentiment un truc, en général on lui donne. En tremblant, mais on lui donne…

– Oui, en général les gens sont très urbains avec lui…

– Surtout a la campagne…

– Bon, fait voir un peu la carte… C’est quoi leur prochaine étape ?

– Bon, bah écoute, je vois pas bien quoi rajouter pour aujourd’hui, sinon qu’on donne rendez vous à tout le monde pour le retour des Tichats et le récit de leurs aventures…

– Habah oui, ça on peut aussi.

– Mais bon, en attendant, on vous a déjà présenté toute la bande au grand complet, avec photos, biographies et tout et tout, ça a du vous faire passer le temps…

– Ha ça… Pis vous avez pas du être déçus, en plus…

– Bon, Je sais pas si c’était bon pour vos nerfs par contre, mais au moins, maintenant, vous savez qui est qui, et qui fait quoi (bien qu’en général, chacun dans cette équipe ait tendance à faire plus ou moins n’importe quoi, mais bref…).

– Habahoué pask y a 16 biographies kaméme, vu qu’ils sont 16 protagonistes. Mais ça se lit vite et bien, alors…
*chuchotis* Pis hein, bon, si ça vous va pas : vous v’nez prendre note place pis vous verrez si c’est fastoche, avec cette joyeuse bande d’allumés du
bocal ! …

– (fout un coup de coude à Juju) Bon, ba on vous fait des bisous et on se retrouve très rapidement pour la suite de ce palpitant feuilleton !

– Oui : très palpitant, même… Valà ! Bizzzzoouuuxxxxxx…