La Compagnie Citronelle Au Clair de Lune


Après une bonne nuit de sommeil réparateur, nichés bien au chaud dans la paille de la vieille grange, tandis que dehors grondait l’orage, c’est sous un clair soleil d’or dans un ciel azuréen immaculé, que nos vaillants héros se sont réveillés aux chants mélodieux des oiseaux. Et tous, par ce matin radieux, se retrouvent autour de la fontaine pour faire une toilette de… Ben… De chat, justement !

Calvados : Tiens où qu’il est Adrien, y d’vait pas aller chercher du lait à la ferme ?

‘jour M’sieur l’Fermier !
‘alut mon p’tit gars !
Ça s’rait-y possibe, seuteuplé, d’avoir du bonlolo pour faire not’ cacao ?
Bah sers-toi mon gars ! T’as l’choix : la Blanchette ou la Francine ! Prends tout ton aise !

Justin (Baille) : Mouaip… Chalut, bien dormi ?

L’Abbé : Bonjour, bonjour, mes enfants…

Calvados : Oui, Chat lu aussi…

Et, vlan : passe-moi l’épooonnge !
Et, vlan : fais-moouaa « gouzy » !

Henry (gueulant) : AU JUUUUUS !

Calvados : ‘tain, il a rien comme gueule lui l’matin comme ça ! Habah le v’là Adrien, il était bien à la ferme… Heuuu.. Il fait une drôle de tête, non ?

Habah, agadon : v’là Adrien qui r’vient ! Mouais… L’a pô l’air ben fricot…

Philistère : Vache oui ! ‘Jour tout l’monde ! Ho bah, l’a l’air bizarre le Adrien…

Calvados : Oui, hein ?

Sylvain : Habah, y tiens l’pot d’lait à l’envers en plus !

♫♪♫♪♫♪Tululululiluluuuuuuu

Calvados : J’espère qu’il a pô de soucis, il a l’air d’avoir été coursé par l’chien d’la ferme…

Abel : Pourvu qu’y soille pas tombé sur des voleurs de goûter !

Justin : Nan, Abel pas à cette heure là : y dorment !

Abel : T’es sûr ? Pask Grand Papy…

Calvados : Oui, t’as raison… Pffffff… Il en a vraiment la trouille, hein !

Justin : Ça en d’vient ossetionel même, tu veux dire…

♫♪♫♫♪♫♫♪♫..

Calvados : Ben alors, Adrien : ça va ? Kikitarrive ?

Lambert : Bonjour les amis ! Ooohh… Ben l’a pas l’air bien le Abel, dites donc !

Calvados : Oui, il est dans sa période heavy metal : Abel fait gore…

Justin : Oui hein, on peut pas dire que ça soille l’Abel de qualité !

(Tout le monde rigole sauf Adrien)

L’Abbé : Allons, allons, mes petits ! (ricane) Un peu de sérieux voyons… Hé bien mon petit Adrien, Keukiya ? Avapô ?

Adrien : ♫♪♫♫♪♫♫♪♫…

L’Abbé (Murmure) : Aie aie aie aie aie…

Adrien : ♫♪♫… ♫♪♫♫♪♫…

L’Abbé (Prend Adrien par les épaules) : Viens donc t’asseoir mon tout petit… Va aller mieux avec un boooon café préparé par notre ami Henry ! *chuchotis* Lendive : calva !

Calvados : *chuchotis* C’est d’jà prêt ! Et faites gaffe : c’est le plus jeune hein, ca pique !

Justin : Oh bah, vu son état, lui faut bien ça à mon avis…

(S »installent tous à table)

Adrien : ♫♪♫♪♫♪…

Calvados : Habah v’là qu’y chante…

Justin : Y a vraiment pô l’air d’aller fort, hein…

Calvados : Y doit pas ête malade : y sourit ! Niaisement, mais y sourit…

L’Abbé : Non, Adrien ! La tartine c’est PAS dans l’oreille !

Calvados : Bizarre… J’vais voir jusqu’à la ferme si y aurait pas un truc, des fois…

Justin : Habah ata : ch’teu suis vieux gars ! Pis j’prends mon révover, on sait jamais…

Abel : Oui, hein, pask les voleurs de goûter… (Se mange une baffe de l’abbé) Hééé, mais aieuuuuu !

Calvados : *chuchotis * Y’m fatigue ! Pouvez-pô savoir comme y’m fatigue…

(Les deux compères arrivent à la ferme)

Calvados : Heuu, mon cadet : tu voity sakeu j’vois ?

Justin : Ah ben mon poulot ! Ah ben vieux soldat !

Calvados : Ça s’rait-y pas la chatte de la ferme, là bas ?

Justin : Et comment mon p’tit frère ! Et comment !

Calvados : ‘jour m’dame.

Justin : ‘jour m’dame.

La Chatte : Mademoiselle, je vous prie ! Bonjour messieurs, vous êtes avec Adrien ?

Justin : Heuuu… Oui.

Calvados : Oh bah, s’cusez-nous Mamzelle… On fait qu’passer, on a un truc urgent à faire… Bonne journée, hein… *chuchotis* viens toi, on rentre au camp !

Justin (enlève son caxe cérémonieusement) : Justin Cassoulet, pour vous servir ! Radio-Télégraphiste-Carrossier de l’Expédition Citronnelle. Et voici mon camarade Calvados Lendive, Mécanicien-Paperassier.

Calvados : *chuchotis* Ferme-là et suis moi, espèce de concombre ! ‘rvoir Mamzelle !

Justin : Heuuu… Bon, ben bonne journée Mamzelle, à la r’voyure…

(Repartent vers le campement)

Justin : Pourquoi qu’tu m’as traité d’concombre, d’abord ?

Calvados : Oh putain ! Oh putain ! Oh putain ! T’as rien vu ?

Justin : D’abord on dit  »putainG »… Pis vu quoi ?

Calvados : Holalalalalalaaaa…

Justin (Grognon-vexé) : N’empêche que tu m’as traité de concombre !

(Arrivent au camp)

Calvados : L’Abbé ! Viens-là vite fait : on a un souci ! Et un comac !!! Mais, magne-toiiiiiiiii !!!!

L’Abbé (Mâchouille sa tartine beurre-confiture d’abricots) : keuchya mes enfants ?

Justin (Grognon-vexé) : Y m’a traité d’concombre !

Calvados : On a une merde : É-NORME ! Et s’cusez pour l’tutoiement…

L’Abbé : C’est rien ça, mon petit, nous sommes tous égaux : tous des enfants Du Bon Dieu… Alors, qu’est-ce qui s’passe ?

Calvados : Adrien est amoureux d’la chatte de la ferme ! Et apparemment, elle l’aime bien aussi… T’as pas vu ça mon Justin ?

L’Abbé (Déglutissant difficilement et d’une voix enrouée) : Dakahouaaa ? ‘ardon ! Brrmm brrmm brrmm… DE QUOI ???

Calvados : Habah, on vient d’la voir. C’est vrai qu’elle est mignonne, mais quand elle parle d’Adrien, elle fond…

Justin : Et comment qu’j’aurais pu voir pisk Adrien il était pas avec nous, hein ? Pis n’empêche que tu m’as traité d’concombre !

L’abbé : On commence à l’savoir…

Calvados : Et si vous r’gardez la tronche de l’autre abruti : 1+1, ça fait au moins 2…

L’Abbé : Ça, j’dois bien avouer que… Si y a pas fratrie, y aurait bien comme un cousinage issu d’germain…

Calvados : Heuuu dis Justin, tu la trouves comment toi, la chatte de la ferme ?

Justin : Bof…

Calvados : Bof ? Quand tu lui causais tu bavais à moitié !

Justin : Ha nan, sûrement pô ! C’est qu’j’ai d’l’éducation MOI, Môssieur Calvados ! Nuance ! J’sais m’tenir devant une Dame MOI, Môssieur Calvados ! Et encore plus si c’est une Demoiselle, Môssieur Calvados !

Calvados (Soupir agacé) : Oui bon, ça va, on pas va y faire l’Réveillon, hein ! Alors : comment qu’tu la trouves ?

L’Abbé (Ironique) : Oui, alors : comment qu’tu la trouves ?

Justin : Boah… Elle est mignonnette, comme on dit chez moi…

Calvados : Oui ok, on est d’accord, et ?

Justin : Mais s’pas mon genre : trop sophistiquée… Une Persane, quoi…

Calvados : Bon, ben en tout cas faut calmer l’jeu, sinon ça va faire des ravages !

L’Abbé : Ben oui, mais comment ?

Calvados : Bah, déjà on va voir quand Adrien va être redescendu d’son nuage…

L’Abbé : Mouais… Alors, ça…

Justin : Habah tiens, v’là l’Chef !!! On dirait un porc-épic ! Et colégram…

Calvados : Il est toujours pas r’mis d’l’épisode  »orage » d’avant-hier, lui… Bon, en même temps pendant s’temps là, y fait pas chier l’monde…

Justin : Habah, tous les matins c’est shampooing-sec et brosse dure, hein…

L’Abbé : Bon, dites mes enfants : on digresse là… Pis j’ai pas fini mon p’tit déjeuner moi, en plus !

(Retournent à la grande table)

Calvados : Bon, pour en rev’nir à nos affaires, j’propose une interdiction d’sortir du camp pour aujourd’hui. Pas envie qu’on s’foute le fermier à dos…

L’Abbé : Ça me parait une bonne idée, oui. Et pis, faut causer à Adrien. Calmement…

Justin (Mâchouille une grosse tartine Beurre-Nutella) : Il a pas l’air d’aller mieux, hein…

Calvados : Habah, nan… Et pis ça va pô s’arranger comme ça…

L’Abbé : Ben, si kékun a une idée : on est preneur !

Sylvain : Une idée pour quoi faire ?

Calvados : Pour « soigner » Adrien, Sylvain…

Sylvain : Pask il est malade ? C’est pas contagieux au moins ?

Calvados : Nan, c’est pas contagieux !

Nicéphore : Il a les zeuilles comme si y s’était pris un d’mes flashs en pleine poire ! Pis tout fixes en plus… Et y soupire, et y chantonne…

Calvados : Bon, on a du boulot sur les voitures : tout l’monde sur le coup ! Toi aussi Adrien : hop !

L’Abbé : Oui, mais lui : ça serait pas mieux de l’remettre dans son pajot ?

Calvados : Nan nan, faut l’occuper. Quand il aura pris d’l’huile de vidange plein la poire, il ira beaucoup mieux !

Henry (à la cantonade) : S’midi c’est Spaghettis Bolo’, ça vous va ? Avec plein de Grugru !

Calvados : Impec Henry ! Et j’m’occupe de ta  »chignole » t’inquéte !

Henry : Super, merci !

Justin : Allez hop ! Tout l’monde au boulot ! Et c’est valabe pour toi aussi,  »Chef » !

Chef : Koiki s’passe ? On m’donne des ordres maint’nant ?

(L’Abbé fout une baffe au chef)

(Calvados fout une baffe au chef)

(Justin fout une baffe au chef)

(Sylvain lui en colle une aussi pour faire bonne mesure)

Chef : Oui oui, bon j’fais quoi, moi ?

Justin : Suis moi, deux mains gauche !

Calvados : Et pas d’huile par terre, hein !!!!

Justin : Hé ho ! Tu vas pas nous la jouer cologiste, hein !

Amédée (Braillant) : Kékun aurait une clef de 14 ?

Calvados : Habah nan, c’est pas l’genre d’la maison ! Mais c’est dégueu l’huile de vidange, alors autant pas en foute partout !

Justin : Et, est-ce qu’on a l’habitude d’en foute partout hein, Môssieur Calvados ?

Calvados : Dans ma caisse à outils Amédée !

Amédée : Merciiiiiiiii…

(La matinée se passe à bricoler, et arrive enfin l’heure tant attendue, depuis le p’tit déj’, du repas du midi)

L’Abbé : Ouuuuuuéééééé des Spaghettis Bolo’ !!! Mon plat préféré !

Calvados : *chuchotis* Ah bon, c’est plus le boudin purée ?

L’Abbé (récite -enfin expédie- les Grâces) : Bon appétit, mes enfants !

Toute la tablée : Bon app’ M’sieur l’Abbé !

Justin : *chuchotis* TOUS les plats sont son plat préféré !!!

(Justin et Calvados ricanent TRÈS discrètement)

Calvados : Putain c’est trop bon les bolos à Henry ! R’passe-moi l’grugru seuteuplé…

Justin : Tiens !

L’Abbé : Adrien… Oh Adrien ! (claque des doigts devant ses yeux) Faut manger, Adrien !

Adrien : Tululululuuutuuu ♫♪♫ lalalala lala ♫♪♫♫♪♫ laaaaaaa ♫♪♫

Calvados : Oh putain ! Y va nous jouer la Cucaracha d’taleur !

Agénor : La cocarde à qui ?

Sylvain : A chat !

Agénor : Ah, oki ! Merci…

Calvados Bon, du coup on fait quoi cet après-midi ? Kékun a une idée ?

L’Abbé : Bah, d’façon on va pas prendre la route maint’nant, hein : y a 31 km jusqu’à Hainsy-Gransoleil, la prochaine étape, et on y pourra jamais y être avant la nuit…

Calvados : Habah, nan… Pis en plus, ça risque de créer un drame…

Philistère (Mâchouille à pleine bouche) : Cha va chrééer qué drame ?

Calvados : Bah… Avec Adrien !

Philistère : *chuchotis* Ah merde, oui !

Calvados : A mon avis, le mieux c’est encore d’finir d’bien préparer les bagnoles cet aprèm’, tout en surveillant l’ote zigomar du coin d’l’oeil… Qu’y r’tourne pas là-bas !

L’Abbé : Et si j’y foutais une bonne baffe ? Des fois, un choc : c’est salutaire !

Calvados : Mouais… Après tout, ça se tente… Heuuu, l’Abbé : pas trop  »bonne » kaméme, hein…

(L’Abbé fout une grande baffe derrière la tête d’Adrien)

Adrien : Mais aïeuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu !!!! C’est pas moi ! J’ai rien fait ! Pis j’étais même pas là en plus !

L’Abbé : Ava mieux ?

Justin : HENRYYYYYYYYYYYYYYY ! ‘mène l’armagnac !

Adrien : Ben, pourquoi m’taper ?

L’Abbé (Ton paternel) : Mais, pour ton bien mon enfant, pour ton bien… *chuchotis* ça a l’air de marcher..

Adrien : Glou ! Mmmmmchéboncha !

Justin : Haaaa, ben valà !

Calvados : Ouf !

Adrien : Haaaannnnn, les gars : faut qu’j’vous raconte… A la ferme y a la plus jolie chatte que j’aie jaaaaamais vu ! Et j’crois que j’lui plais…

Sylvain : Ah ! Dis Justin : j’pourrais utiliser ton équipement, seuteuplé ? J’ai r’trouvé un vinyle de Piaf :  »l’Hymne à l’amour » !

Calvados : *chuchotis* Et meeeerde !

Justin : *chuchotis* Ta gueule nom de… rien

L’Abbé : Heuu… Sylvain : tu veux une baffe ?

Sylvain : Hééé… Mais j’ai rien dis moi, M’sieur l’Aumônier : c’est Justin !

Justin : Cafteur !

(L’abbé PAF sur Justin !)

Justin : Mééééééééééééééé aaaaaaaiiiiiiiiieeeeeeeeeeuuuuuuuuuu!

(L’Abbé REPAF sur Sylvain!)

Sylvain : Mééééééééééééééé aaaaaaaiiiiiiiiieeeeeeeeeeuuuuuuuuuu!

Adrien (Tout esbaudie) : Ouiiiiii, voilà ! C’est ça : je vais composer un Hymne à l’Amouuuuuurrr !!!

Calvados : Oui, c’est bien mon gros : vas y ! Mets-toi dans la grange : y a du papier et des crayons…

Adrien : Nan, nan : j’vas m’mette sous l’gros zarbe, là bas : c’est plus poétal et sentimentique ! Et pis j’va chercher mon turlusiphon !

Calvados : *chuchotis* Pendant s’temps là, y va nous foutre la paix au moins…

L’Abbé : *chuchotis* Mouais… A mon avis, c’est pas pour demain, mais bon…

Calvados : Habah oui, mais nan ! Tu peux pas pour l’turlusiphon : on l’a bien rangé tout au fond d’une remorque… Vas plutôt écrire, on en r’cause après…

Adrien : Habah, alors j’vais prendre la cornemuse de Nicéphore, ça a core plus de volupté…

Justin : Un jour, mon tonton Baudrier il a volupté, ben il a fait dans son froc ! (éclate de rire)

L’Abbé (rigolard) : T’as pô honte dis ?

Calvados : Hihihihihihi… Justin !

Nicéphore (Qui suit depuis le début sans rien dire) : Tu touches à ma cornemuse, et j’te plante les tuyaux dans le…

Adrien (Bougon) : ‘pas grave : j’vais m’démerder !

Calvados : Bon, bah au boulot tout l’monde : révision complète des voitures ! *chuchotis* et on surveille l’autre animal…

L’Abbé : *chuchotis* Et de TRES près… Allons y mes enfants ! Et c’est valable pour toi aussi « Chef » !

Chef : Ah, mais oui mais nan, pask moi j’dois donner les ordres normalement…

L’Abbé : Tu veux que j’te donne ôte chose moi, mmm ?

Chef : Heuuu… Nan nan, j’arrive !

Et, tandis qu’Adrien compose une Ode à sa muse (très  »discrètement » surveillé par Lambert et Sylvain), l’après midi se passe à travailler sur les voitures dans une ambiance bon enfant, faites de saines collaborations mécaniques et techniques, entrecoupées de blagues de plus ou moins bon goût, de chansonnettes et de sifflements idoines, et de gros mots que ne nous ne sommes pas autorisés à reproduire ici…

C’est pas les autres qu’auraient eu l’idée d’un camouflage comme ça, hein… / Bah nan, forcément pask nous on est des cerveaux, pis c’est tout
Tu voity s’que j’vois, vieux gars ?
L’a l’air bien pensif…
????????????
Heuuu.. ataa j’avais un problème de mise au point !
Haaaaaaaaaaaa ! Valà : là c’est mieux ! Par contre chaipô s’il est vraiment pensif.. On dirait plutôt qu’y fait caca !

Henry (A la cantonade) : Hé les gars : Gigot-Flageolets ce soir !

Calvados : Ah ouais ! Ça va mettre de l’ambiance sous la tente ça, tiens ! Pis en plus, c’est trop bon…

L’Abbé : Mmmmm… Du gigot-flageolets : mon plat préféré !

(Calvados rigole sous cape…)

Justin : On aurait dû ouvrir une caisse de Perrier*, tiens…

(Les quatorze P17 Kégresse et leurs remorques, après cette journée de longue révision, de démontages-remontages, de tests et d’essais, de lustrages et de soins attentifs, sont fins prêts pour reprendre la route de LA grande aventure dès le lendemain matin, tandis que le crépuscule tombe lentement sur le campement, enivré par la senteur des blés et des fleurs des champs que berce le chant harmonieux des oiseaux*…)

Calvados : En tout cas, Adrien a pas bougé d’son arbre…

Sa Muse l’inspire…

Justin : Non. Et l’pire, c’est qu’on l’entend pas…

Henry : A LA SOUPE LES VIEUX SOLDATS !!!

L’Abbé : On devrait j’ter un œil, nan ?

Calvados (Part en courant comme une fusée) : Ouaaaiiis ! On va miamer !

Viens vite, vieux gars : c’est la croûte… D’façon y peut pô nous voir ! On récupérera l’pot d’fleur plus tard…

(L’Abbé le rejoint à table…)

L’Abbé : Heuuu, après manger, bien sûr…

Calvados : J’en viens : il écrit !

L’Abbé : Bon… Et viens pas becter ?

Calvados : Si si, il arrive qu’il a dit… Habah le v’là, tiens !

Justin : ‘sieds-toi : t’es servi !

(Tout le monde mange en causant dans la joie et la bonne humeur, même le Chef qui, en dépit de son caractère  »particulier », n’est pas rancunier, et encore moins un  »mauvais cheval », ce qui avouons-le, serait le comble : déjà qu’il a l’air un peu con de nature, vous l’imaginez avec une selle sur le dos, hein ?)

Lambert : L’est pas mauvais du tout, ce p’tit Saint-Amour**…

Calvados : Habah nan, pis ça va bien avec le reste, hein…

L’Abbé : Pis ton gigot Henry : une merveille !!! Et les tranches mmmmmm…

Henry : Habah merci, mais le tranchage : c’est Philistère ! Et puis, quand les produits sont bons, hein…

Calvados : Bon, bah calva tout le monde ?

Chef : Habah attendez ! J’avais une surprise !

Calvados : Aaaah ? Ben vazy, Chef !

(Le Chef s’en va puis revient en portant une caisse en soufflant et la pose sur la table)

Calvados : Kikeuya là d’dans ?

Chef (Ouvre la caisse avec un sourire ravi) : Et valàààààààààà !!! Y a une bouteille chacun : Vieux Marc de Bourgogne Authentique JACOULOT, 25 ans d’âge + 7ans en fut de chêne !

Calvados : Haaaaaaannnn… Mais c’est une merveille ça, Chef ! Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

L’Abbé : *chuchotis* ‘voyez qu’il est pas si mauvais qu’ça… On va y arriver, on va y arriver…

(Applaudissements et bravos)

Calvados : *chuchotis* Habah c’est tout s’qu’on souhaite hein, et on y mettra l’prix mais on va l’ sauver !

Justin : Oh bouducon !!!! C’est un velours !!!

Calvados : Ah ça oui, une merveille j’vous dis !

Amédée (se levant et le verre à bout de bras) : A la santé du Chef !

Tout le monde : AU CHEF !!!

Adrien (Béat, pensif et murmurant) : Cette liqueur m’inspire… (sors son carnet)

Le Chef : Bon, mes amis, j’voudrais pas casser l’ambiance mais : demain on a pas mal de route, ça s’rait p’téte pas idiot d’aller au dodo, nan ?

Calvados : Habahoué, ça faut bien avouer… Trente-et-unes bornes kaméme, hein… Pis risque faire chaud en plus ! *chuchotis* Oh putain, là il s’améliore franchement ! Limite, ça fout les j’tons !

L’Abbé : *chuchotis* Oui, ben t’emballes pas : y a sûr’ment core pas mal de boulot à faire, hein…

(Tout le monde alors, après s’être souhaité une bonne nuitée, s’en va sous les tentes ou sous les voitures se nicher dans la paille)

(Ciel étoilé, chant des grillons…. Ronflement général…)

Calvados (Effet flageolets) : PON !

Justin : PRAAMMM !

Calvados : POOONNN !

L’Abbé : PRRAAOOOUUTTTTTTT !

Agénor : PAAAOOOMMMPPP !

(Quand soudain, au milieu de ce concert nocturne) :

PPPPPPPPPOOOOOOOONNNNNNNNNNNNNNN !!!

Abel : AUX ARMES !!!! LES VOLEURS DE GOUTER !!!!

Calvados (Sous la voiture) : POK ! Aiiieuuuuu ! Putain d’bagnole de merde !!!

(Tout le monde se réveille en sursaut, se lève et se fringue en catastrophe)

Calvados : Y s’passe quoi, là ? C’était quoi s’boucan ?

L’Abbé : PAS DE PANIQUE !!!! AUX ARMES !!! Toi, toi toi et toi : en couverture derrière la première voiture !! Justin, Calvados : en appuie sul flanc gauche ! Chef, avec moi : flanc droit ! Les otes suivent en tirailleurs !!!

Abel : Je l’savais… Je l’savais… J’l’avais pourtant dit !

Calvados : Putain ? il est où Adrien ?

Justin : Ben, il est… Habah nan : il est pô là !!!

L’Abbé : A l’appel de vos noms : répondez « présent » !

Calvados : Son turlusiphon est la ?

Sylvain (arrive en courant essoufflé) : Nan, il a fouillé dans la r’morque !

Calvados : Bon… Ben cherchez pô les vieux gars : il est parti donner un aubade à sa belle !

L’Abbé (Après que tout le monde ait répondu) : ADRIIIEEENNNNN !!! 

Agénor (Pensif) : *chuchotis* C’est curieux, l’Abbé y m’fait penser à kékun dans un film, mais j’arrive pô à m’rappeler qui…

L’Abbé : Ah nom De Lui !!!!

Calvados : Vous fatiguez pas l’Abbé : j’sais où il est…

Chef : Oh, bah j’crois que j’sais où qu’il est moi aussi, hein…

Calvados : Bon, tout l’monde avec nous ! Sauf Abel : tu restes pour surveiller si y a des voleurs de goûter !

Abel : Heuuu… Tout seul ?

Calvados : Bah oui, on va ête rapides. Pis t’as ton révover et une belle provision d’cartouches…

Henry : Nan nan, j’reste avec toi t’inquète ! Vont pas nous piquer la bouffe, namého !!!

Calvados : Bon ! Alors en route et vite ! Pask tous les chiens du pays sont en train d’hurler !

L’Abbé : En colonne par deux ! Heuuu… Et c’est quoi ÇA, je vous prie-je, Messieurs Nicéphore et consorts ???? Kik vous foutez enroulés dans ces duvets ?

Nicéphore : Ben, c’est vous M’sieur l’Abbé, vous nous avez dit « en couverture », alors…

L’Abbé (Baffe Nicéphore) : PAF !!!

Nicéphore: Aiiieuuuuu ! Si on peut plus rigoler…

L’Abbé : REPAF ET AUX 3 AUTRES IMBECILES AUSSI !

Calvados : Bon, on s’bouge oui ?

L’Abbé : Bon, maint’nant : silence ! Fermez vos mouilles et en avant !

(La troupe de nos vaillants héros -kof kof koofff- arrive près de la ferme où Adrien, devant la grille, s’apprête à ressouffler dans son turlusiphon)

Pour toi ma douce !

L’Abbé J’y crois pô !!! Y va l’faire ce con !!!!

Calvados : Bouchez vous les oreilles !!!

(A la fenêtre éclairée du 1er étage, se découpe l’ombre chinoise de la Persane)

Amédée : Oh putain ! Aux abris les vieux gars !!!

(Adrien empoigne son turlusiphon à deux mains et souffle à pleins poumons) :

TURLUSIPARTAFLLLLLLLUUUUUUUUUUTTTTTTTTTTTTTTEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE

No comments !

(Le sol tremble ! On entend et on voit toutes les ampoules exploser : c’est le noir total ! On entend alors au loin, la sirène d’alarme des Pompiers ! Puis deux éclairs rouges trouent l’obscurité : c’est le 12 du fermier qui cause !)

Fermier (Qui gueule) : Vite les enfants : tout l’monde à la cave !!!!

Chef : Je propose une retraite stratégique…

Lambert : Oui, c’est pas con ça !

Calvados : Nan nan nan : faut l’faire taire à tout prix ! L’Abbé, Justin : avec moi ! On va l’choper !

Justin : T’inquéte ! J’ai prévu s’qu’y faut pour… (Montre sa massette et un sac à patates)

Calvados : Bien vu, mon p’tit frère !

(Au même instant l’amoureux transit souffle de plus belle dans son turlusiphon) : PPPPPPPPLLLOUUUARRRRRRRTTTTAAAAAAASSSSSSAAAAPPPPPPPPPPPAAAAAAAAFFFFFFFFFLLLLLLLLLLOOOOOOUUUUUUUEEEEEEEEETTTTTTTEEEEEEEEEE

Y va pas s’calmer l’amoureux transit ???

Calvados : Aie aie aie aie aie !!! Putain il en fait l’ver la poussière ce con ! On y voit plus rien !

L’Abbé : A l’assaut les vieux gars !

Calvados : Oui et faut courir : pask à l’assaut t’es rapide…

L’Abbé (Fout une baigne derrière la tête de Calvados) : Tu crois qu’c’est l’moment, imbécile?!

Calvados : Mais aiiieuuuuuuu !

Agénor : Faut faire kekchose les gars : c’est int’nabe !

L’Abbé : EN AVANT !!! A L’ASSAUT !!! PAS DE QUARTIER !!!

(Les trois furieux tombent sur Adrien qui n’a rien vu venir et lui colle le sac à patates sur la tête… PLONK ! Bruit de la massette sur sa tronche)

M’en va t’calmer, moua !
Nan, pask c’est insupportable, à la fin !

Calvados : Emmenez-le ! J’prends l’instrument !

Tu peux pas t’arrêter d’péter quand tu cours ? On va s’faire repérer !
J’y peux rien : courir çà m’brasse les boyaux, alors du coup çà m’fait péter ! Tout petit, déjà…

(Repli général…  »couine couine couine » des roulettes du Turlusiphon sur le sentier)

Y pourrait graisser les roulettes de s’te saloperie, kaméme ! S’pas l’huile qui manque !
On va s’faire repérer, vieux gars ! On va s’faire repérer !
Ouais, ben tais-toi et cours, vindediousse ! / Ben ch’fais qu’ça !

L’Abbé : Allez, allez : fissa les gars !!! Les sirènes de pompiers s’approchent et j’aperçois même les gyros !

Calvados : Oui, pis l’dernier coup a fait paniquer les bœufs en plus : ils ont cassé la clôture !

Aie aie aie aie aie ! Ça va chauffer !
Ha pis y font les choses en grand dans l’pays, hein…

(Retour au campement salvateur)

Mais y s’arrêt’ra donc pas d’peuter !!!

Abel et Henry (D’une même voix) : HALTE-LA OU ON TIRE !

Chef : Mais c’est NOUS, imbéciles !

Abel : Qui ça : « nous » ?

Chef : Ben… NOUS, quoi !

Abel : Oui, mais « nous » qui ?

Chef (Excédé) : MAIS : NOUS ! QUOI, A LA FIN !

Abel : Haaaa, c’est VOUS ! Bon, ben ça va alors : passez ! Fallait l’dire, aussi…

Calvados : Bon les gars, tout l’monde au pieu et tout de suite ! Et tout l’monde dort ! J’ai vu l’ fermier sortir de la cave avec son fusil, et y v’nait par ici à mon avis, alors hein…

L’Abbé : Bizarre…

(Bruit de détonations assourdies au loin)

L’Abbé : Vraiment TRES bizarre… Très curieux, même…

Calvados : Bah nan l’Abbé, pas bizarre : on a une réputation et ça commence à s’savoir…

L’Abbé : Nan nan, c’est pas ça mais… Après les deux coups d’flingue, j’aurais juré entendre le pécore courir dans lote sens en braillant des trucs genre « Naaaannn !!! Va-t’en !!! Va-t’en !!! Baskerville !!! Baskerville !!! »… Ça doit être mon imagination après notre mésaventure…

Calvados : Bah, on va vite le savoir : le v’là, on dirait…

Abbé : Y court vite, dis donc…

Fermier (Tout chamboulé, tout essoufflé, et l’air pas commode du tout) : Keskisspass ? Vous avez entendu ? C’est vos conneries ?

L’Abbé (D’un calme Olympien) : Pardon, mon fils ? Vous m’avez l’air bien énervé…

Tout le monde à l’unisson : Habah-nan-c’est-pas-nous-on-y-est-pour-rien-on-dormait-ca-peut-pas-ête-nous-d’abord !

(Justin se place discrètement derrière le péquenot avec sa chère massette, tandis qu’arrivent alors les Gendarmes du pays accompagnés des Pompiers)

L’Abbé (Continue d’amadouer le pécore) : Houlalaaaa… Mais que vous est-il arrivé mon pauvre homme ? Vous êtes dans un état !!! Sur’ment ce mini séisme qui nous a tous réveillé, je suppose…

(Pendant ce temps, le Chef présente aux Gendarmes tous les documents scientifiques et officiels validés par les Autorités supervisant La Croisière Citronelle)

Un Gendarme : Dites-moi, fermier, c’est vous qui faites tout s’ramdam ? Vous vous promenez souvent avec un fusil pour tirer à tort et à travers sur tout s’qui bouge ? (Gendarme hume la pétoire) Y sent la poudre en plus ! Y vient juste de servir ! Vous avez un permis d’abord ? Bon : v’nez avec nous : on va reprendre tout ça depuis l’début !

L’Abbé : Et Dieu vous bénisse, Messieurs de la Maréchaussée et chers Combattants du feu ! Dieu vous bénisse !

Gendarmes et Pompiers : Merci mon Père ! Scusez-nous, mais faut qu’on règle ce problème… Bonne route à vous tous !

L’Abbé (Fait le signe de Bénédiction aux Gendarmes et aux Soldats du Feu) : Allez dans la paix Du Seigneur mes enfants, et que Dieu vous garde ! Et encore merci !

(Le groupe s’en va en emmenant le fermier)

Arvoir ! Arvoir ! Et Dieu vous bénisse !!! Ppppppfffff : on a eu chaud !

Calvados : Putain, on a eu chaud au cul !

Abel : Pffffff… Habah là oui, hein ! Boirais bien un coup, moi !

Calvados : Habahoué, ça s’impose ! Allez, hop : tournée d’calva !

Henry : V’nez les vieux gars !

(Tout le monde s’installe à table et Henry distribue les godets)

Nicéphore : Dites m’sieur l’Abbé, c’est quoi vote truc de baskets en ville là ?

(Sous une des voitures un sac à patates dit « Ouille ma tête ! Keskisspass ?)

Justin : J’reviens… Touchez pas à mon verre !

(PLONK ! Assourdi semblant venir du côté du sac à patates… Justin revient s’asseoir)

Calvados : Tape pas trop fort kamême, hein…

Justin : Nan nan, t’inquéte… Juste mis s’qu’y faut pour qu’y nous foute la paix jusqu’à d’main matin… Une dose Homéopathique, quoi…

Calvados : Oh bah, si c’est homéopathique… Ça va, alors…

L’Abbé : Bien… Nicéphore, je parlais de Baskerville, pas de baskets en ville, bien qu’on en porte aussi… Quelqu’un parmi vous a-t-il lu Conan Doyle : Les Aventures de Sherlock Holmes ?

Henry : Ah nan, mais j’connais Conan le Barbare…

L’Abbé : *chuchotis* J’aurais du ouvrir une bouteille de Salvetat***…

Sylvain : Des conans, j’en connais plein… (rigole dans ses moustaches)

Calvados : Et pis, pourquoi voulez-vous conan connaisse ?

Agénor : Moi, j’ai connu un connard : qu’est-ce qu’il était barbant…

(Tout le monde, y compris l’Abbé, éclate de rire)

L’Abbé : Je reprends donc… Le chien des Baskerville est une aventure du détective Sherlock Holmes, imaginé par Conan Doyle… Et, ce chien était la malédiction de la famille Baskerville, d’où son nom… Un chien de la taille d’un veau, semblant sorti droit de l’Enfer, courant dans la nuit en crachant du feu, des flammes à ses pattes et à l’écume de sa gueule, à la recherche de ses proies qu’il égorgeait et dépeçait sans pitié !!!

(Tout le monde fixe l’Abbé l’air pas trop rassuré)

Ben heuuu… Le commentaire est dans l’image, hein….

Abel (Mort de trouille) : Il… il… il volait les goûters ?

L’Abbé : NAN ! Il ne volait pas les goûters, Abel… Et ce n’est qu’un récit imaginaire… Je pense que ce pauvre homme de paysan, qui doit sûrement être alcoolique en plus, aura eu l’esprit troublé par la mésaventure du turlusiphon… Et dans la nuit, avec les éclairs, le bruit… Son imagination aura fait le reste… Tiens, resservez-moi une lichette, seuteuplé !

Calvados : En tout cas, imagination ou pas, le turlusiphon : ça fait du dégât !

Justin : Oui, grave ! M’étonnerait qu’le Adrien, sa « Dulcinée » veuille le r’voir après ça…

Calvados : Ouais, ben c’est pas plus mal, hein… Bon, ben au pieu tout le monde : demain on a de la route…

Abel : Heuu… J’pourrais dormir dans vote tente, M’sieur l’Abbé ?

L’Abbé : Non, mais et pis quoi encore ? Tu veux pas ma chasuble aussi ? Allez hop : au pieu tout l’monde !

Et tout là haut sous son fier dolmen, éclairé par la douceur de la Lune Armoricaine, Bizounours contemplait le campement d’un air satisfait… « Bon, demain faut que j’fasse des courses pask j’ai plus qu’une boite de Raviolis, moi… Pis s’pas trop mon truc, en plus… Quand je vais raconter tout ça à Lem et à Juju… ‘reusement qu’il était mort de trouille, le pécore… En plus, il tirait comme un plouc ! Habahoué : normal, remarque ! Bon allez : dodo ! Pask demain… Ben, demain… Chaipô s’qu’y vont encore trouver ces andouilles »…

Mais qu’est-ce qu’y vont encore trouver comme conneries à faire demain…

* Ça vous la coupe ça, hein ?

** Saint-Amour : Vin réputé du Beaujolais, fin et équilibré, qui conserve tout le fruit du cépage Gamay et laisse entrevoir une robe rubis et des arômes de kirsch, d’épices et de réséda.

Mmmmmmmmm ! Ché krop bon, cha ! (Hipch)

*** Déformation linguistique, entrée dans le langage courant Lingua Francien. De :  »J’aurais dû parier » qui, devenu  »J’aurais dû acheter du Perrier » prend, par extrapolation, diverses autres formes telles que :  »J’aurais dû ouvrir un magnum de Quézac » ou  »J’aurais dû commander une citerne de Badoit » ou encore  »J’aurais dû boire un grand verre de San Pellegrino », etc… Toute variante étant acceptée et reconnue par la Docte Académie Lingua Francienne, telle que (En prenant soin de crier à la cantonade)  »Garçooooooonnnn ! Deux Barons de Rozana, seuteuplé ! ».